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Compte-rendu : Madama Butterfly à l’Opéra Bastille - Butterfly et le vide
C’était une soirée sans, comme cela advient parfois. Micaela Carosi s’était fait annoncer souffrante, et elle l’était vraiment, marquant la moitié de son rôle, détimbrant l’autre mais tenant tout de même avec un certain courage, ce dont le public l’a remerciée en l’ovationnant. Sa Butterfly sans charme et surtout sans projection aurait pu passer à Garnier, à Bastille et dans la grande scène ouverte voulue par Wilson, elle était simplement improbable. Pinkerton beau gosse, et yankee en plus, James Valenti, au timbre attachant mais à la voix si mal assurée qu’il finissait par être transparent, semble un peu jeune pour se frotter à la carrière internationale. On se remboursait avec la Suzuki passionnée d’Enkelejda Shkosa, le Sharpless compatissant d’Anthony Michaels-Moore, ou le Goro sonore et mordant de l’excellent Carlo Bosi.
Direction élégante, avant tout poétique, de Maurizio Benini. Un malaise nous prenait à mesure du spectacle. Ce plateau archi-codifié nous semblait étouffer tout l’univers de Puccini. Le spectacle est beau, mais son système vous fait payer cette beauté au prix fort. Quand tentera-t-on un nouvelle Madama Butterfly qui laisserait leurs chances de comédien à ses chanteurs ? Paris commence à en avoir besoin.
Jean-Charles Hoffelé
Puccini : Madama Butterfly - Paris, Opéra Bastille, le 7 février, dernières représentations les 10 et 14 février 2001
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Photo : DR
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