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Compte-rendu - Un Brahms nordique - Christoph von Dohnanyi et le Philharmonia Orchestra

Christoph von Dohhanyi préside aux destinées du Philharmonia Orchestra depuis 1994. Pour sa dernière apparition parisienne en tant que directeur musical de la prestigieuse phalange londonienne (Esa-Pekka Salonen lui succédera l’an prochain), il proposait une intégrale en deux soirées des symphonies de Johannes Brahms. Sans posséder la même rutilance que son homologue l’Orchestre Symphonique de Londres, le Philharmonia est d’une cohésion, d’un équilibre entre les pupitres qu’entretient un chef dont la musique romantique et post-romantique germanique est, depuis plus d’un demi-siècle, le pain quotidien.

Aucun pathos, aucune sollicitation dans cette manière économe de moyens qui ne cherche jamais à se mettre en avant, mais restitue toute la substantifique moelle de l’orchestration brahmsienne. Les Symphonies n°1 et n°4 bénéficient d’un traitement plus héroïque, voire rugueux, qui convient mieux au tempérament de Dohnanyi. Plus réservée, plus ascétique aussi, son approche des Symphonies n°2 et n°3 n’en conserve pas moins une élégance, un sens du phrasé, une limpidité qui tranchent sur des interprétations plus engagées. La maîtrise avec laquelle Dohnanyi dose les effets (les timbales sont intégrées dans le tissu orchestral) est l’expression d’un aboutissement venu d’une tradition qui tend à s’estomper. Deux concerts qui, par leur hauteur de vue, sont à méditer tant ils expriment la quintessence de l’art d’un chef octogénaire qui n’a plus rien à prouver.

Michel le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, les 23 et 24 octobre 2009

Programme du Théâtre des Champs-Elysées

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Photo : DR
 

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