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Compte-rendu : Valery Gergiev dirige Mahler - Le jour et la nuit
Après une Symphonie « des Mille » très confuse et peu inspirée en début de saison avec son Orchestre du Théâtre Mariinsky, on attendait Valery Gergiev dans la poursuite de son cycle Mahler à Pleyel. Heureuse surprise que la 2ème Symphonie «Résurrection» tenue à bout de bras avec un sens de la continuité qui n’est pas l’apanage du chef ossète, parfois plus préoccupé de l’intuition du moment que de la construction globale des œuvres. Superbe Chœur de l’Orchestre de Radio France dans le mouvement final, voix corsée et puissante d’Olga Borodina (« Urlicht ») qui donne le frisson.
Le chaud et le froid vont en revanche souffler le lendemain avec une Symphonie n°1 « Titan » désordonnée, comme improvisée, tandis que la Symphonie n°5, pathétique, tendue (le célèbre Adagietto) tient de bout en bout en haleine.
Même constat lors du troisième concert avec une Symphonie n°4 empâtée et sans imagination (malgré le naturel de la soprano Anastasia Kalagina dans le final) et une Symphonie n°6 « Tragique » puissante, aux gradations dynamiques superbement contrôlées, à la force expressive et à la tension dramatique d’une grandeur assumée.
Il faut louer la qualité exceptionnelle de l’Orchestre du Théâtre Mariinsky qui, face à l’enjeu (Mahler demande une concentration et une intériorité de tous les instants), se montre toujours à la hauteur, avec des pupitres soudés dont les flottements épisodiques ne sont dus qu’au stakhanovisme de l’entreprise (cinq symphonies en trois jours !). Valery Gergiev est, quant à lui, capable de réserver les meilleures surprises comme de laisser le public au bord de la route.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 11, 12 et 13 décembre 2010
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Photo : D. R.
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