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David Grimal et Les Dissonances à la Philharmonie de Paris – Energie positive
David Grimal et Les Dissonances sont à l’affiche de la Philharmonie 1 le 30 mai pour une soirée Verdi-Tchaïkovski inscrite dans le cours de la riche saison de leur 10ème anniversaire. Les dernières places promettent d’être âprement disputées, car l’heure du succès et de la reconnaissance a sonné pour un projet musical dont Grimal était bien loin d’envisager le développement actuel lorsqu’il y a une décennie il donna avec quelques amis un tout premier concert au cœur de Paris, à l’église Saint-Leu.
« Qui aurait imaginé qu’un jour nous traverserions La Mer de Debussy ? Nous sommes partis de rien, nous avons grandi petit à petit, confie celui qui n’oublie pas le « septicisme » dont le monde musical fit d’abord preuve envers Les Dissonances. Un orchestre sans chef ?? !!! ...
Il y eut heureusement quelques – rares – exceptions, à commencer par celle de Jean-François Driant, directeur du Volcan, la Scène nationale du Havre, qui a offert sa toute première résidence à la formation. Souvenir ému et amusé de D. Grimal : « la salle n’avait pas encore subi les travaux qui ont été réalisés depuis, l’acoustique était absolument épouvantable, mais nous avons pu y faire nos premières armes... »
Attentif aux mouvements de la vie musicale, Laurent Joyeux n’a pas manqué, lui non plus, de s’intéresser au jeune ensemble. En 2008, tout juste arrivé à la direction de l’Opéra de Dijon, il propose une résidence aux Dissonances. Elle dure depuis et a constitué l’irremplaçable socle de leur développement (la quasi-totalité de leurs enregistrements a été réalisée à Dijon) et le point de ralliement de musiciens, majoritairement français certes mais venus de toute l’Europe (des membres du Mahler Chamber Orchestra, du Concertgebouw, de la Radio bavaroise, etc., quelques élèves violonistes de la Hochschule de Sarrebruck où Grimal enseigne).
« Je suis ouvert à toutes les musiques, du baroque au contemporain, insiste D. Grimal. Plus c’est ouvert, plus je suis heureux. L’important est que ce soit vivant, de qualité et intellectuellement stimulant. » Preuve de sa curiosité, D. Grimal a noué « un vrai compagnonnage » avec le compositeur Brice Pauset, très actif à l’Opéra de Dijon. Il s’est entre autres traduit par l'écriture de cadences pour les concertos de violon de Mozart, jouées dans le séduisant enregistrement que Grimal et Les Dissonances ont offert de ceux-ci.
Côté enregistrement, D. Grimal a fait le choix de l’indépendance en lançant il y a deux ans le label « Dissonances Records », sous lequel on devrait découvrir sans trop tarder la 5ème Symphonie de Chostakovitch et le 1er Concerto pour violoncelle du même, avec Xavier Phillips en soliste. Des œuvres qui témoignent de l’élargissement des effectifs que s’autorisent de plus en plus les Dissonances. La saison prochaine, Daphnis et Chloé, La Valse et le Boléro de Ravel, la 7ème de Bruckner ou le Concerto pour orchestre de Bartók occuperont par exemple Grimal et ses troupes .
Pour l’heure, on les retrouve à la Philharmonie de Paris (un lieu fidèle aux Dissonances depuis son ouverture, et c’était déjà le cas de la Cité de la musique depuis quelques années) dans un programme sous le signe du destin comprenant l’Ouverture de La Forza del destino de Verdi, la 4ème Symphonie de Tchaïkovski et son Concerto pour violon.
Après avoir pendant une décennie beaucoup investi de temps dans Les Dissonances, D. Grimal ne cache pas son envie de se produire plus souvent en soliste, et avec d’autres orchestres afin de leur faire profiter d’une expérience et d’un parcours peu ordinaires.
« Les Dissonances, ce n’est pas vindicatif, ni hostile, c’est une énergie positive.»
Alain Cochard
David Grimal (violon), Les Dissonances
Œuvres de Verdi et Tchaïkovski
30 mai – 20h30
Paris – Philharmonie I
philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/15331-la-force-du-destin-les-dissonances-david-grimal?date=1464633000
Photo David Grimal © Bernard Martinez
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