Rares, très rares sont les pianistes à avoir osé franchir le seuil du Prologo e Introito, premier des cinq mouvements du Concerto pour piano, chœur d'hommes et orchestre (1904) de Ferruccio Busoni (1866-1924), monumental ouvrage en cinq volets (plus de 70 minutes au total) dont le dernier fait appel à la masse chorale. Plus rares encore ceux qui ont enregistré l’Opus 39 : après John Ogdon et Peter Donohoe, David Lively (photo) a osé, en 1990, avec l’Orchestre du Sudwestfunk Baden-Baden dirigé par Michael Gielen, allié de choix dans une interprétation qui se distingue par lisibilité et son foisonnement.

Trente quatre ans plus tard, Lively relève à nouveau le défi de cette partition hors normes – « épopée héroïque », dit-il  – avec le Concours de l’Orchestre de la Garde Républicaine et du Chœur de l’Armée française, sous la conduite de Sébastien Billard, le 25 janvier, dans le cadre de la saison musicale des Invalides. Un ambitieuse manière de rappeler, à l’orée de 2024, que l’on commémore cette année le centenaire de la disparition de l’artiste italo-allemand.