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David Zinman, Jean-Frédéric Neuburger et l’Orchestre Français des Jeunes au Septembre musical de Montreux-Vevey - Entente cordiale – Compte-rendu
Le 70e Septembre musical de Montreux-Vevey accueillait l’Orchestre Français des Jeunes dans le cadre de sa tournée d’été 2015. Nommé pour deux ans à la tête de cette formation, l’Américain David Zinman (photo), un disciple de Pierre Monteux, possède la fibre pédagogique (il a été directeur du Aspen Music Fesival & School de 1998 à 2010) et une longue expérience acquise comme directeur musical auprès de phalanges réputées (Rotterdam, Baltimore, Tonhalle de Zürich …). La qualité du concert s’explique non seulement par l’engagement des jeunes musiciens, mais aussi par un intense travail de préparation où chacun sait s’écouter et se fondre dans un projet commun. La session d'été de l'OFJ a, rappelons-le, débuté le 17 août au Grand Théâtre de Provence, lieu de résidence de la formation école depuis 2007.
Le Carnaval romain de Berlioz frappe d’emblée par l’attention portée aussi bien à la couleur qu’à la progression dynamique et à la clarté. La Quatrième Symphonie de Beethoven est animée par une lecture lumineuse, contrastée, tendre (Adagio) ; tous les pupitres se tendent comme un arc pour culminer dans l’Allegro ma non troppo final, d’une vélocité naturelle au classicisme épuré proche de l’esprit haydnien.
Jean-Frédéric Neuburger © DR
En seconde partie, le redoutable Concerto n° 2 de Brahms trouve en Jean-Frédéric Neuburger un interprète en pleine possession de ses moyens pianistiques, prenant l’œuvre à bras-le-corps dans un combat toujours maîtrisé qui sait ménager des plages de poésie. L’Andante bénéficie de l’accompagnement aérien de Zinman et des interventions pleine de sensibilité de la violoncelliste Louise Rosbach issue de la Haute Ecole de Musique de Lausanne.
Enflammé, le soliste se révèle moins attaché à la finesse de timbres et de couleurs qu’au sens de la construction. Il réussit cependant à relier avec une belle cohérence stylistique les quatre mouvements pour atteindre, dans l’Allegretto grazioso conclusif, une puissance de ton et une fluidité partagées par le chef et l’orchestre.
En bis, l’Etude pour les agréments de Debussy séduit par la liberté de respiration et le souci porté à la modernité de l’écriture. Un moment de musique où l’intelligence le dispute au principe de plaisir.
Notez enfin que l’Orchestre Français des Jeunes et David Zinman redonneront ce même programme (avec Nelson Freire dans l’Opus 83 de Brahms) le 18 décembre prochain à la Philharmonie de Paris.
Michel Le Naour
Montreux, Auditorium Stravinski, 8 septembre 2015
Site de l’Orchestre Français des Jeunes : www.ofj.fr
Photo David Zinman © Priska Ketterer
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