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Dijon – Festival années 50
Pendant un mois, le Duo Dijon se met à l’heure des années 50 avec un festival d’abord dédié au répertoire lyrique qui reflète de manière éclectique le foisonnement créateur des années d’après-guerre.
Les charmants Caprices de Marianne d’Henri Sauguet seraient-ils en train de trouver leur place au répertoire ? Après Compiègne (dans une mise en scène de Pierre Jourdan), l’ouvrage de Sauguet est en tout cas à l’affiche de l’Auditorium de Dijon pour cinq représentations. Confiée à Eric Perez, cette nouvelle production donne le coup d’envoi du « Festival années 50 » (tel est le titre officiel, mais les années 1940 sont également bien représentées) imaginé par Olivier Desbordes, directeur général du Duo Dijon depuis le début 2006.
Le festival dijonnais joue résolument la carte de la rareté avec l’envie, comme l’affirme son concepteur, de rendre compte d’ « une période de réflexion sur la forme ». Après Les Caprices on pourra ainsi goûter au Médium de Menotti, couplé avec une réalisation de l’entre-deux-guerres : Le pauvre matelot de Milhaud (1927), tous deux dans la mise en en scène de Vincent Vittoz. Olivier Desbordes assure pour sa part celle du Brave soldat Schweik (1958) de Robert Kurka (1921-1957), auteur américain précocement disparu. C’est aux Etats-Unis aussi que naquit la comédie musicale Signé Venus (1943, originellement One touch of Venus), mais de la plume d’un exilé partir à la conquête de Broadway : Kurt Weill. Habitué de ce répertoire (on se souvient de son excellent Pour toi baby ! de Gershwin ), Jean Lacorderie signe cette production.
L’évocation des années 50 ne se limite toutefois pas au répertoire lyrique. Dijon honore également Sauguet avec un récital de mélodies inédites par Jean-Claude Saragosse et Eric Vigneau. Enfin, des ouvrages pour deux pianos de contemporains de l’auteur des Forains tels que Auric, Jolivet, Poulenc, Chostakovitch et Bernstein figurent par ailleurs au programme d’un récital duo Lidija et Sanja Bizjak.
Le répertoire d’après-guerre se révèle d’ailleurs très « tendance » en ce début d’année. A Tourcoing, Valenciennes, Douai, Reims, et Lille, La Clef des chants promène ainsi du 21 janvier au 6 avril un spectacle mis en scène par Olivier Bénézech et dirigé par Bruno Membrey où l’on retrouve Le Medium de Menotti associé à une irrésistible partition de Poulenc exactement contemporaine (1947) : Les Mamelles de Tirésias
Alain Cochard
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