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DVD : Moïse et Pharaon, pierre de touche de l’œuvre rossinienne
Le spectacle plutôt efficace de Ronconi est capté non à la Scala, alors en travaux, mais au Teatro degli Arcimboldi, à l’acoustique assez désastreuse. L’excellente prise de son de cette captation corrige ce travers. Muti voulait absolu inscrire cet opéra de première force – un des pus impressionnant que Rossini ait imaginé – pour l’ouverture de la saison 2003-2004. C’est avant tout par sa direction stylée et percutante que vaut cette résurrection : la distribution pose autant de problèmes que Rossini en a disséminés dans sa partition. Impossible de croire un instant devant la pétoire faramineuse mais vite élimée de Giuseppe Filianoti qu’il soit un ténor rossinien. Son Aménophis est au mieux efficace. Sonia Ganasi ne peut prétendre, même en version allégée, à incarner Sinaïde, marquée à jamais par Verrett qui en possédait exactement la voix de grand Falcon. Ildar Abdrazakov et Erwin Schrott, respectivement Moïse et Phraraon compensent des styles exotiques par un engagement dramatique souvent fulgurant. En fait seul Barbara Fritoli est au format de son personnage. Maigre bilan mais l’œuvre est une pierre de touche de la production rossinienne et il faut la connaître d’autant que Muti lui donne le souffle du grand opéra romantique.
Jean-Charles Hoffelé
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