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Edgar Moreau et Aurélien Pascal jouent Offenbach au Musée d’Orsay – Epatant ! – Compte-rendu
Avant de devenir le roi de l’opérette dans le Paris de Napoléon III, Jacques Offenbach se fit connaître en tant que violoncelliste virtuose. Rarement interprétées, ses trois Suites pour deux violoncelles op. 54 (1846) – œuvres à destination pédagogique d’une terrifiante difficulté – étaient programmées dans le cadre d’un des concerts « lunchtime » du musée d’Orsay, parallèlement à la superbe exposition « Spectaculaire Second Empire » (jusqu’au 15 janvier).
Pour répondre à un tel cahier des charges, il fallait des artistes aguerris. Edgar Moreau et Aurélien Pascal – tous deux nés en 1994 et formés par Philippe Muller au CNSMD de Paris avant de briller dans les concours internationaux – montrent une aisance déconcertante et, au-delà les chausse-trapes semées en chemin par ce diable d’Offenbach, font entendre beaucoup de musique. Vélocité, prises de risques : les deux jeunes virtuoses se jouent des embûches à travers coups d’archet ravageurs, harmoniques, staccatos, doubles cordes – et s’en donnent à cœur joie !Aurélien Pascal © Schumpei Ohsugi
Tout l’arsenal technique est convoqué dans des pages qui dépassent le simple dessein didactique. Derrière les apparences démonstratives, le chant et le lyrisme s’épanouissent, laissant même place à la poésie dans les mouvements lents. On est subjugué par la justesse stylistique et l’homogénéité qu’entretiennent deux interprètes talentueux qui surmontent ce défi fou avec une apparente facilité et le plaisir d’être ensemble. Le public quitte l’Auditorium le sourire aux lèvres.
Michel Le Naour
Auditorium du Musée d’Orsay, 15 novembre 2016
Photo Aurélien Pascal © Schumpei Ohsugi + Edgar Moreau © Julien Mignot
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