Dans la foisonnante et surtout alléchante programmation du 32e Festival Piano aux Jacobins on voudrait souligner la venue de deux jeunes loups du nouveau clavier espagnol.
Le 14 septembre, Eduardo Fernandez (photo) donne au Cloître l’intégralité d’Iberia dans le cadre de rituelle soirée que, tous les ans, le festival organise en partenariat avec l’Institut Cervantès de Toulouse. A l’orée de ses trente ans, ce pianiste se sera donc déjà colleté avec le chef-d’œuvre d’Albeniz, en proposant une lecture résolument moderne, souvent anguleuse, montrant Iberia pour ce qu’elle est d’abord, le fondement du piano du XXe siècle. Avec Fernandez, on est loin d’un quelconque folklore, le texte se montre à nu dans toutes ses complexités, n’élude aucun paradoxe, et l’on pourra apprivoiser sa manière si particulière en retrouvant son interprétation au disque, puisqu’il l’a enregistrée pour Warner en 2009.

Le 23 septembre, Luis Fernando Pérez, dont le concert avait beaucoup marqué la précédente édition, reviendra jouer Granados (les Valses poétiques, son chef-d’œuvre le plus secret), mais pas seulement : les Quatre Ballades et l’op 117 de Brahms voila du nouveau pour ce pianiste à la technique de haute école, prodigieusement doué. Ce piano qui parle, on pourra en juger dans le Liebestod d’Isolde refourbi par Liszt, est unique aujourd’hui.

Découvert en France grâce au Festival de la Roque d’Anthéron, l’artiste a fait ses débuts parisiens en novembre 2010 dans le cadre de La Folle Journée Mirare à Gaveau. La capitale le retrouvera le 30 novembre prochain pour un récital inscrit dans la série « Au fil de Liszt » de l’Auditorium du Louvre. On l’attend avec autant d’impatience que la parution de son enregistrement des Goyescas (Mirare) annoncé au même moment.

Jean-Charles Hoffelé

32e Festival Piano aux Jacobins

Les 14 et 23 septembre 2011

www.pianojacobins.com

Site d’Eduardo Fernandez : www.eduardo-fernandez.com

Site de Luis Fernando Pérez : www.luisfernandoperez.com

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Jean-Charles Hoffelé

Photo : DR