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Esa-Pekka Salonen dirige les Gurrelieder – D’hier et de demain
Commencés dans le 2ème Acte de Tristan et terminés par un grinçant numéro de sprechgesang suivi d’un chœur où le soleil de lève, les Gurrelieder (1900-1911) de Schoenberg (1874-1951) résument à eux seuls ce que Vienne était au tournant du XXe siècle, un brasier d’idées et d’esthétiques jamais convergentes. Oui, l’œuvre est tiraillée entre ce qui était alors hier et demain, mais elle est pourtant unitaire, comme tenue dans sa grande coulée unique par le romantisme noir du poème de Jacobsen.
Salonen l’entend évidemment du côté des modernes, une vision dont il devra convaincre l’Orchestre et les Chœurs du Philharmonique de Radio-France. Le grand vaisseau de Pleyel est idéalement proportionné à l’ouvrage, la distribution, finement choisie, même si, regrets, Katarina Dalayman remplacera de son ample vibrato le soprano plus tenu que promettait Angela Denoke. Robert Dean-Smith a prouvé qu’il était l’un des vrais Waldemar du moment, on devra hélas faire avec la récitante lunatique de Barbara Sukowa qui truste l’emploi depuis bientôt dix ans, mais on se remboursera avec le Klaus Naar du percutant Wolfgang Ablinger-Sperracke.
Jean-Charles Hoffelé
Schoenberg : Gurrelieder
Solistes, Chœur et Orchestre Philharmonique de Radio-France, dir. Esa-Pekka Salonen
14 avril 2014, 20h
Paris - Salle Pleyel
www.concertclassic.com/concert/schoenberg-gurre-lieder-par-lorchestre-philharmonique-de-radio-france
Photo © Kasskara - DG
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