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Festival de Royaumont 2019 – Envol choral avec les Métaboles
C’est par celle-ci que s’ouvre l’édition 2019 du festival valdoisien. Week-end contemporain et largement choral : la proposition s'avère d’autant plus alléchante que les acteurs principaux en sont Les Métaboles (photo) et leur chef et fondateur Léo Warynski (ils entament une résidence de trois ans Royaumont). A approche de leur dixième anniversaire, Les Métaboles s’imposent parmi les ensembles vocaux les plus importants dans un paysage choral français pourtant riche. Le Jury de l’Académie des Beaux Arts ne s’y est pas trompé l’an dernier, faisant des Métaboles le lauréat du prestigieux Prix Liliane Bettencourt. Il y quelques jours, le programme « Mysterious Nativity » donné aux 20èmes Rencontres Musicales de Vézelay (1) a remporté un immense succès – on ne voit pas tous les jours le public faire une haie d’honneur à des choristes au moment de leur sortie de scène ... – et rend d’autant plus impatient de retrouver Warynski et ses chanteurs à Royaumont.
Dès le premier rendez-vous du week-end, samedi après-midi (15h), ils seront en scène (avec à leurs côtés le Quatuor Mivos et le contrebassiste Florentin Ginot) pour présenter une partie des pièces des quatorze jeunes compositeurs de l’Académie Voix Nouvelles 2019, encadrée par Franck Bedrossian et Simon Steen Andersen - le second volet des créations VN suivra dimanche à 12h. Quant au concert du soir, dans le Réfectoire des moines lui aussi, il propose l’un de ces dialogues du passé et du présent dont Warynski raffole – et où il excelle ! – avec des pages de Harvey, Byrd, Palestrina, Purcell, et une création pour chœur spatialisé du jeune compositeur et chef anglais Jack Sheen (né en 1993), lauréat Voix Nouvelles 2018.
Le répertoire instrumental n’est pas pour autant absent du week-end inaugural. Vous aimez le piano ? Le programme « Miroirs » de Maroussia Gentet (dimanche 15h) a tout pour vous tenter. Autour de trois des cinq pièces du recueil ravélien (Noctuelles, Oiseaux tristes, Une barque sur l’océan), le 1er Prix du Concours de piano d’Orléans 2018 a imaginé tout un jeu d’échos, de correspondances, avec des compositions de Stroppa, Nante, Honegger et Berio ( les Six Encores, cahier qui n’a plus de secrets pour la jeune interprète).
Enfin, il aurait été dommage de ne pas profiter de la présence du Quatuor Mivos – que d’aucuns se souviennent d’avoir entendu à l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence en 2014 – pour lui confier un concert (dimanche 17h30). Rompue au répertoire contemporain, la formation américaine présentera des créations signées George Lewis (CF), Nuno Costa (CM), Simon Steen-Anderseen (CF) et les Tracés d’ombres de Franck Bedrossian.
Belle entrée en matière pour un Festival 2019 qui se prolonge jusqu’au 6 octobre et réserve bien des découvertes : un week-end danse contemporaine (14/15 sept), un Bach-Telemann (21 sept.), un « Schumann poète » (28 sept.), une journée baroque française (29 sept) avec le Consort, Eva Zaïcik, et les Ambassadeurs (pour une Platée de Rameau à la mémoire de Jean-Claude Malgoire, servie par un superbe distribution), sans oublier le récital des lauréats de l’Académie Orsay-Royaumont (5 oct.) et, enfin, un programme autour du Cavaillé-Coll du réfectoire des moines (6 oct.) avec Hampus Lindwall et Thomas Lacôte. Nouvel organiste en résidence de Royaumont pour trois ans, ce dernier a pris la succession de Louis-Noël Bestion de Camboulas dont le séjour à l’Abbaye aura été entre autres marqué par l’enregistrement d’un programme français, « Soleils couchants » (avec Eugénie Lefèvre, Etienne Bazola, Adrien La Marca et Lucie Berthomier), disponible dans la collection ( Harmonia Mundi/Harmonia Nova #8). Une petite merveille !
Alain Cochard
Festival de Royaumont 2019
Du 7 septembre au 6 octobre
Programme complet sur : www.royaumont.com/fr/spectacles#feuilletez
Photo © Elsa Laurent
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