1824 -1910 : il est né à peine deux mois après la création de la 9e Symphonie de Beethoven et a rendu son dernier soupir une semaine avant celle du 1er Quatuor de Béla Bartók : fascinante position que celle de Carl Reinecke (photo) entre le bouillonnement de la période romantique et celui de l’orée du dernier siècle ...
Compositeur, chef d’orchestre, pianiste virtuose, l’artiste n’est certes pas la figure la plus connue de la musique allemande, mais sa position historique en fait un témoin privilégié, un passeur. Et un passionnant objet d’étude : celui choisi par l’association La Nouvelle Athènes pour un mini-festival qui, du 20 ou 22 novembre, se dédie tout entier au musicien tandis que l’on célèbre le 200e anniversaire de sa naissance.
 

Sebastian Bausch & Laura Granero © La Nouvelle Athènes
 
« Carl Reinecke a été l’élève de Felix Mendelssohn et de Robert Schumann, rappelle Sylvie Brély, directrice de La Nouvelle Athènes, il a fait partie du cercle de Clara Schumann et de Brahms et, plus tard, a été le professeur de Grieg, Busoni, Ethel Smyth, entre autres. On l’a désigné comme « épigone romantique », fidèle à ce qui l’avait nourri durant ses années de jeunesse et attaché à transmettre certaines traditions d’interprétation. »
« Reinecke a connu les tout débuts de l’enregistrement et a réalisé des rouleaux pour les pianos mécaniques. On l’entend jouer du Mozart ou Beethoven. Des chercheurs tels que Kai Koepp et Sebastian Bausch ont travaillé sur ces précieuses sources et seront présents le 20 novembre pour une journée d’étude au cours de laquelle le public pourra découvrir ces documents sonores. On écoutera aussi des rouleaux enregistrés par des élèves de Liszt, ce qui permettra d’instructives comparaisons. »
 
Quant à la partie concerts du festival, on pourra assister (le 21 nov.) à un « Duel imaginaire » entre Reinecke et Liszt sur un piano Streicher de 1847 joué par Sebastian Bausch et Camilla Köhnken, et le Festival se refermera (le 22) par une soirée « Reinecke & Friends » par le Fanny Davies Ensemble, un trio avec clarinette réunissant Emily Worthington, Aldo Mata et Laura Granero.
 
Alain Cochard