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Jakub Hrůša invité de l’Orchestre Philharmonique de Radio France – Le tréfonds de l’âme slave – Compte-rendu

A la rentrée prochaine, le Tchèque Jakub Hrůša (35 ans) (photo) prendra la succession de Jonathan Nott au poste de chef principal de l’Orchestre Symphonique de Bamberg. On a déjà eu l’occasion de l’entendre à plusieurs reprises à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France (dont il fut chef associé durant la saison 2005-2006). Sa gestique souple, précise, sert ici avec bonheur un programme consacré pour l’essentiel à la musique tchèque, qui lui va comme un gant.
 
L’interprétation brillante et fine du Scherzo fantastique op. 25 de Josef Suk (1905) dont l’étrangeté impressionna Sibelius au moment de l’écriture de En Saga précède le 1er Concerto pour violoncelle de Martinů, œuvre remise sans cesse en chantier par le compositeur jusqu’à la version définitive de 1955. L’archet bondissant et svelte de Johannes Moser (Second Prix du Concours Tchaïkovski en 2002) privilégie la pureté de la ligne plutôt que le miroitement de couleurs, mais l’accompagnement orchestral, très expressif, compense un manque réel d’émotion de la part du soliste. Le bis (la Sarabande de la Première Suite de Bach) se révèle d’une sobriété spartiate.
 
En seconde partie, le Scherzo fantastique op. 3 de Stravinski offre un jaillissement d’énergie et une profusion de nuances, tandis que la Sixième Symphonie de Martinů (créée en 1955 à Boston par Charles Munch) emporte l’adhésion par la vivacité d’une direction qui sait dégager toute la complexité de l’architecture en une alliance de lyrisme communicatif et de jubilation rythmique. Un régal !
 
Michel Le Naour
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Paris, Maison de la Radio - Auditorium, 15 janvier 2016

Photo © jakubhrusa.com

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