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Janine Jansen, Paavo Järvi et la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen au TCE – Captivant mais frustrant – Compte-rendu
Janine Jansen, Paavo Järvi et la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen au TCE – Captivant mais frustrant – Compte-rendu
Depuis plus de dix ans, Paavo Jarvi entretient une relation privilégiée avec la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, formation avec laquelle il a enregistré une intégrale des Symphonies de Beethoven (1) en effectif réduit. Au TCE, dans les même conditions, il passe au crible le Concerto pour violon de Beethoven et la Symphonie n°1 de Brahms, mettant d’abord en valeur l’élan de la pulsation et l’alacrité.
Pure styliste, Janine Jansen aborde l’Opus 61 de Beethoven avec naturel, sens narratif, art des contrastes (cadence de l’Allegro ma non troppo initial) et un lyrisme immaculé (Larghetto). Paavo Järvi, dont on connaît les qualités d’accompagnateur, se montre toujours respectueux de la soliste et ne se permet de lâcher la bride que dans des tutti péremptoires.
Pure styliste, Janine Jansen aborde l’Opus 61 de Beethoven avec naturel, sens narratif, art des contrastes (cadence de l’Allegro ma non troppo initial) et un lyrisme immaculé (Larghetto). Paavo Järvi, dont on connaît les qualités d’accompagnateur, se montre toujours respectueux de la soliste et ne se permet de lâcher la bride que dans des tutti péremptoires.
Paavo Järvi © Ixi Chen
La Première Symphonie de Brahms subit un traitement plus audacieux dans le refus du pathos (au risque parfois d’enlever trop de matière aux mouvements extrêmes). La projection fracassante de la timbale, dès les premières mesures, laisse augurer une exécution vive, d’une nervosité sanguine ; la clarté comme l’aération des pupitres impressionnent, mais la solennité et le mystère peinent à s’exprimer (Allegro non troppo final). Les moments de détente sereine confiés aux instruments à vent - aux couleurs vives - ne réussissent pas à estomper cette décantation impérieuse qui retrouve les conditions de la création en 1876 (avec un orchestre de 49 musiciens) mais où la tendresse paraît éclipsée au profit d’une rythmique implacable et d’une scansion fermement assumée. Une telle optique captive mais laisse quelque peu sur sa faim.
Michel Le Naour
La Première Symphonie de Brahms subit un traitement plus audacieux dans le refus du pathos (au risque parfois d’enlever trop de matière aux mouvements extrêmes). La projection fracassante de la timbale, dès les premières mesures, laisse augurer une exécution vive, d’une nervosité sanguine ; la clarté comme l’aération des pupitres impressionnent, mais la solennité et le mystère peinent à s’exprimer (Allegro non troppo final). Les moments de détente sereine confiés aux instruments à vent - aux couleurs vives - ne réussissent pas à estomper cette décantation impérieuse qui retrouve les conditions de la création en 1876 (avec un orchestre de 49 musiciens) mais où la tendresse paraît éclipsée au profit d’une rythmique implacable et d’une scansion fermement assumée. Une telle optique captive mais laisse quelque peu sur sa faim.
Michel Le Naour
(1) chez Sony Music
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 10 décembre 2015
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 10 décembre 2015
Photo Janine Jansen © Harold Hoffmann - Decca
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