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Jean-Claude Pennetier au Festival Chopin de Bagatelle - Entre terre et ciel – Compte-rendu
Grand soir à l’Orangerie du Parc de Bagatelle avec un récital de Jean-Claude Pennetier qui propose un programme copieux consacré à Chopin, Haydn, Schubert. Il le dédie à la mémoire du musicologue et homme de radio Dominique Jameux disparu le 2 juillet dernier.
Sous son apparence primesautière, le 3ème Rondo op. 16 de Chopin est empli de chausse-trappes, mais le pianiste les surmonte avec une densité de son qui outrepasse le caractère ludique de cette partition de jeunesse et lui donne une dimension captivante. Même aisance digitale et sens de l’humour au second degré dans l’exécution de la Sonate n° 58 en do majeur Hob. XVI/48 de Haydn d’un classicisme assumé. Au rêve éveillé du 17ème Prélude en la bémol de Chopin correspond la Polonaise-Fantaisie (dans la même tonalité), remarquablement construite et empreinte d’une mélancolie à fleur de peau, véritable recherche du temps perdu.
Pennetier enchaîne ensuite d’une seule traite les quatre Mazurkas op. 17 à la franchise de ton très paysanne, le tragique Prélude en la mineur op. 28 n° 2 et la Sonate en la mineur D. 784 de Schubert qui prend à la gorge par l'urgence et la sensation de marche au précipice (Allegro vivace final). En bis, deux des Préludes op. 103 (la majeur et fa majeur) de Fauré tirent des larmes, poursuivant dans le registre de la douleur rentrée et du sentiment tragique de la vie. On quitte les jardins de Bagatelle, la nuit venue, avec une impression de plénitude partagée par un public conquis.
Michel Le Naour
Paris, Orangerie du Parc de Bagatelle, 7 juillet 2015
Photo © DR
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