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Jean-Yves Thibaudet, Mikko Franck et l’Orchestre Philharmonique de Radio France – Intensité et engagement – Compte-rendu

Une file interminable s’allonge devant l’entrée de la porte D de la Maison de la Radio. Le plan Vigipirate, la présence de Manuel Valls et de son épouse, expliquent ce goulet d’étranglement qui empêchera un certain nombre de personnes de pénétrer dans l’Auditorium pour la première partie du concert. Cela est d’autant plus dommage que Jean-Yves Thibaudet (photo) fait preuve d’élégance et de finesse dans le Concerto en sol de Ravel, avec un mouvement lent ouvragé comme de la dentelle et un final endiablé et jazzy. L’orchestre brille de mille feux sous la direction de Mikko Franck qui, par son engagement, met les musiciens parfois au bord de la rupture. En bis, le pianiste propose une valse de Schubert, note de tendresse et de rêve après le déchaînement ravélien.
 

Le chef d'orchestre Mikko Franck

Mikko Franck © Jean-François Leclerc
 
Dans la Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvořák, la direction à la fois ample et analytique du Finlandais renouvelle la perception de cette œuvre rebattue et lui donne même un sang neuf. La recherche des détails (les cuivres mis en avant dans l’acoustique enveloppante de l’Auditorium) ne nuit pas à l’unité d’un discours au lyrisme très contrôlé qui captive sans cesse par son sens des contrastes et la masse d’informations musicales dénichée au cœur de la partition. Les musiciens du Philhar font corps avec cette vision revigorante, pleine de sève et d’élan. Nombreux rappels d’un public enthousiaste. 
 
Michel Le Naour

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Paris, Maison de la Radio - Auditorium, 26 février 2016

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