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Joseph Swensen à Bordeaux – Nomination d’un nouveau directeur musical et présentation de la saison 2023-2024

 
On attendait avec impatience la nomination à l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine du successeur de Paul Daniel – dont on ne dira jamais assez l’apport considérable à cette phalange de 2013 à 2021. Excellente nouvelle, c’est sur Joseph Swensen (photo) que le choix s’est finalement porté, un artiste d’origine américaine (né en 1960), déjà bien connu en France où l’on a pu apprécier ses qualités en diverses circonstances : il a été chef principal invité et conseiller artistique de l’Orchestre de chambre de Paris de 2009 à 2012 ; on l’a vu à de nombreuses reprises à l’Orchestre du Capitole, pour un cycle Mahler entre autres, ou encore à l’Orchestre national de Lille, avec lequel il a enregistré les deux concertos pour piano de Marie Jaëll pour le Palazzetto Bru Zane) (1). Swensen a une image très « symphonique » auprès du public français, une étiquette qui tend à faire oublier qu’il a aussi été directeur musical de l’Opéra de Malmö de 2005 à 2011, s’illustrant dans un répertoire très varié.
 
La nomination de Joseph Swensen à Bordeaux ne sera effective qu’à compter de la saison 2024-25, mais celle qui arrive offrira toutefois le plaisir de le retrouver dès le 23 septembre pour la soirée symphonique et chorale célébrant le 10anniversaire de l’inauguration de l’Auditorium (retransmise dans de nombreux lieux de Bordeaux et de la Nouvelle-Aquitaine), puis le 22 novembre lors d’un concert Mendelssohn/Beethoven avec la jeune violoniste japonaise Hina Maeda, Grand Prix du 16e Concours Wieniawski l'an dernier, et enfin le 4 avril, dans « Richard Wagner : Ring Odyssée » – un digest de la Tétralogie concocté par Swensen, donné et très applaudi le 5 mai dernier à Toulouse – qui sera repris avec le concours de Christiane Libor et Christian Elsner.
 
Annoncée le 23 mai, la nomination du nouveau directeur musical précédait de deux jours l’annonce de la saison 2023-2024 à la presse. Si l’Opéra de Bordeaux, à la différence d’autres maisons françaises, n’a pas connu de période de fermeture pour des motifs économiques ces derniers mois, il doit, pour reprendre la formule d’Emmanuel Hondré, son directeur général,  « diminuer un peu la voilure » la saison prochaine. On compte en effet 30 levers de rideau en moins en 23/24 par rapport à 22/23. Les temps forts lyriques de la saison à venir sont constitués par Rusalka de Dvorak (une nouvelle production signée Clarac/Deloeuil, 8-12 nov.), la reprise des Pêcheurs de perles dans la régie de Yoshi Oïda (20-26 janv.), West Side Story (en version de chambre) dans une nouvelle production de Lonny Price (9-18 février) et la non moins inoxydable Bohème de Puccini, vue par Emmanuelle Bastet (18-28 avril) ; une nouvelle production là encore, tout comme pour le rarissime Treemonisha de Scott Joplin confié à Claire Manjarrès (23-26 mai).
 

Raphaël Pichon © Caroline Doutre

On relève en outre une version mise en espace (Mathilde Etienne) du Retour d’Ulysse de Monteverdi par I Gemelli d’Emiliano Gonzalez Toro (12 oct.), « The Carmen Case », procès de Don José imaginé par Diana Soh, compositrice associée à l’ONB, « La Traviata Revisited » (3-4 février) et, tirée de la Flûte enchantée, « Une petite Flûte », opéra participatif dans une nouvelle production de Julie Depardieu (7 et 9 juin). Du côté des récitals lyriques, Sonya Yoncheva, Jakub Józef Orliński, Florian Sempey, Pene Pati, Sabine Deveilhe, Pretty Yende et Natalie Dessay feront étape à Bordeaux.
Quant à l’ensemble Pygmalion de Raphaël Pichon, la prolongation de sa résidence à l’ONB permettra d’entendre le Requiem de Mozart,  un programme « Temps et Eternité » et la Messe en si de Bach.
 
Du côté de la danse, on relève la nomination de deux étoiles à l’ONB, Mathilde Froustey et Riku Ota, et une tournée du Ballet de l’ONB en Chine, du 26 avril au 19 mai, dans le cadre du 60anniversaire de la Reconnaissance de République Populaire de Chine par la France.

 
Alain Cochard
 

Opéra national de Bordeaux
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(1) Avec Romain Descharmes pour le Concerto n° 1 et David Violi pour le n° 2.
 

Photo © Lukasz Rajchert

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