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Jukka-Pekka Saraste et l’Orchestre Philharmonique de Radio France - Tension extrême - Compte-rendu
Jukka-Pekka Saraste et l’Orchestre Philharmonique de Radio France - Tension extrême - Compte-rendu
Directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Cologne depuis 2010, Jukka-Pekka Saraste est assurément l’un des chefs les plus intéressants du moment. Régulièrement invité par le Philharmonique de Radio France, il confirme à chaque fois par l’intensité de ses interprétations sa facilité à entrer en osmose avec les musiques les plus complexes.
Dans un programme russe jusqu’à la moelle où L’Ile des morts de Rachmaninov cohabite avec la Symphonie n° 3 « L’Ange de feu » de Prokofiev et le 1er Concerto pour violoncelle de Chostakovitch, le chef finlandais fait preuve d’une fébrilité et d’une violence contrôlée qui culminent dans le final (Allegro agitato) de l’œuvre de Prokofiev, tenue par un bras infaillible. L’énergie mais aussi la clarté expressive de la lecture, la qualité des phrasés, le sens de l’architecture poussent le Philhar dans ses retranchements, quitte parfois à mettre cuivres et bois en danger.
Dans le Concerto op. 107 de Chostakovitch, Natalia Gutman dont on a, par le passé, tant apprécié dons de musicienne, peine à rendre toute la dimension incendiaire de la partition et surtout sa puissance expressive. Demeurent la poésie et l’éloquence mais, hélas, sans la virtuosité et la justesse. L’expérience de Saraste, qui ne force jamais le ton, permet de tisser un accompagnement d’une subtilité à toute épreuve, témoignage d’un art consommé de la direction.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 10 janvier 2014
Photo DR
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