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Klaus Florian Vogt en récital au 29ème Festival Castell de Peralada – Inégal
Etrange choix que celui de Klaus Florian Vogt (photo) pour ses débuts à Peralada, place forte dédiée à l'art vocal. Entre deux représentations de Lohengrin à Bayreuth, le ténor, manifestement peu habitué au récital dont il semble méconnaître les codes, a construit un programme trop bancal pour satisfaire nos attentes.
Pourquoi chanter Schubert et une courte sélection de La Belle Meunière lorsque l'on a si peu d'affinités avec cette œuvre délicate dont le texte importe autant que la musique ? Certes il faut se mettre en voix, mais dans ce cas mieux vaut choisir quelques lieder isolés. Privée de couleurs et d'expression, la voix claire mais sans relief de Vogt ne rend pas non plus justice à Brahms dont on comprend mal la présence de « Sonntag » et de « Da untem im Tale », par ailleurs expédiés par le pianiste Jobst Schneiderat au jeu peu convaincant.
Le timbre juvénile et frais du ténor convient nettement mieux au Tamino de La Flûte enchantée dont l'air « Dies Bildnis ist bezaubernd schön » chanté haut et léger, répond aux critères mozartiens. Le petit accident relevé dans le « Winterstürme » de Siegmund (Die Walküre) lui succédant, a prouvé qu'une pause ou un air intermédiaire aurait été nécessaire ; cependant avec Lohengrin et le très attendu « In fernem Land », Vogt enfin inspiré et quasiment illuminé, s'est montré à la hauteur de sa réputation.
Dans une seconde partie largement consacrée à l'opérette, le ténor allemand a souhaité présenter une autre facette de sa personnalité, rappelant avant d'entonner l'air du Zarewitsch, « Es steht ein Soldat » de Lehár, que ce titre avait été celui de son premier engagement scénique. Moins crooner que Jonas Kaufmann dans la célèbre chanson de Hans May « Ein Lied geht um die Welt », mais également moins voluptueux et charmeur que son confrère dans « Mein Wien » (Gräfin Mariza de Kálmán), Vogt s'est un peu plus libéré dans les deux airs du Pays du sourire, avant de donner en bis un vigoureux « Freunde, das Leben ist lebenwert » extrait de Guiditta, toujours de Lehár, et de conclure avec celui de Tony dans West Side Story « Maria », seule concession de la soirée à une autre langue que l'allemand.
François Lesueur
29ème Festival Castell de Peralada, Espagne, 31 juillet 2015
Festival Castell de Peralada, jusqu’au 15 août 2015 : www.festivalperalada.com/fr/
Photo © Uwe Arens / Sony Classical
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