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La Flûte enchantée à Toulouse – Tintin et l’Ordre du temple solaire – Compte rendu
La Flûte enchantée à Toulouse – Tintin et l’Ordre du temple solaire – Compte rendu
En choisissant de placer sa nouvelle Zauberflöte toulousaine entre les mains d’un chorégraphe, Christophe Ghristi a eu du nez. Même si cette production pose plus de questions qu’elle n’offre de réponses, le travail de Pierre Rigal a au moins le grand mérite d’offrir un spectacle coloré, inventif et réjouissant, qui convoque avec humour toutes sortes de références (Egypte, franc-maçonnerie, sectes …) et trouve des solutions à un certain nombre de problèmes. A commencer par celui des dialogues parlés, ici confiés à deux comédiens équipés de micros, mais sans priver les chanteurs de quelques répliques ici et là. Les deux acteurs sont en fait Mozart et Schikaneder, que l’on voit pendant l’ouverture se creuser la cervelle et tester la possibilité d’ouvrir leur opéra sur l’enlèvement de Pamina, mimé par cinq danseurs, dont la chorégraphe Mélanie Chartreux.
A côté de gags qui font mouche (Papageno et son deltaplane, les trois portes du temple devenues trois pompes à essence, le déguisement de Papagena en vieille femme…), les épreuves semblent un peu paresseusement traitées. La Reine de la Nuit est toute de blanc vêtue, mais elle passe littéralement à la trappe à la fin – eh non, ce n’était pas une gentille ! Et on ne saura jamais si la secte que dirige Sarastro, ramassis de ploucs en tenue vintage et tignasses improbables, est une institution dangereuse ou simplement un peu ridicule. Tout est bien qui finit bien, et aucun message à prétention philosophique ne vient ici troubler la jouissance enfantine du conte.
A côté de gags qui font mouche (Papageno et son deltaplane, les trois portes du temple devenues trois pompes à essence, le déguisement de Papagena en vieille femme…), les épreuves semblent un peu paresseusement traitées. La Reine de la Nuit est toute de blanc vêtue, mais elle passe littéralement à la trappe à la fin – eh non, ce n’était pas une gentille ! Et on ne saura jamais si la secte que dirige Sarastro, ramassis de ploucs en tenue vintage et tignasses improbables, est une institution dangereuse ou simplement un peu ridicule. Tout est bien qui finit bien, et aucun message à prétention philosophique ne vient ici troubler la jouissance enfantine du conte.
Anaïs Constan (Pamina) & Seranad Uyar (La Reine de la Nuit) © Mirco Magliocca
Après avoir dirigé Parsifal début 2020 dans cette même fosse, Frank Beerman parvient fort habilement à concilier majesté et vivacité, en une lecture aux tempos généralement rapides, qui n’en parvient pas moins à mettre en relief certains détails d’orchestration qui ne sautent pas toujours aux oreilles. L’Orchestre national du Capitole y trouve bien des occasions de briller, tandis que le Chœur préparé par Patrick-Marie Aubert se montre pleinement investi dans sa tâche.
Après avoir dirigé Parsifal début 2020 dans cette même fosse, Frank Beerman parvient fort habilement à concilier majesté et vivacité, en une lecture aux tempos généralement rapides, qui n’en parvient pas moins à mettre en relief certains détails d’orchestration qui ne sautent pas toujours aux oreilles. L’Orchestre national du Capitole y trouve bien des occasions de briller, tandis que le Chœur préparé par Patrick-Marie Aubert se montre pleinement investi dans sa tâche.
© Mirco Magliocca
Pour cause de représentations nombreuses à des dates rapprochées, deux distributions sont proposées en alternance, toutes deux accordant une large place à des artistes francophones ou habitués des scènes de l’Hexagone. Pour qui n’avait pas enore entendu Bror Magnus Tødenes en Macduff (Lyon et Toulouse), en Hylas (Paris), le Tamino à la fois musclé et lyrique du ténor norvégien sera une belle découverte, même sous les oripeaux d’une sorte de Tintin en pyjama. A ses côtés, guère plus gâtée par son costume et sa perruque, Anaïs Constans est une Pamina conquérante, mais émouvante quand il le faut. Par ses mimiques autant que son chant, Philippe Estèphe campe un Papageno cocasse, tour à tour effronté et couard. Loin des poupées mécaniques qui n’ont pour atout que leurs suraigus cristallins, Serenad Uyar offre à la Reine de la nuit une épaisseur vocale et psychologique bienvenue ; bien que son timbre puisse d’abord sembler exceptionnellement léger, Luigi De Donato n’en a pas moins toutes les notes de Sarastro, seul le relatif flou de la mise en scène à son sujet empêchant le personnage d’être plus présent.
L’autre distribution permettra d’applaudir notamment Marie Perbost en Pamina et Marlène Assayage en Reine de la nuit. Autour des personnages principaux, on remarque aussi les trois dames sonores menées par l’excellente Andreea Soare, l’Orateur éloquent de Stephan Loges, l’amusante Papagena de Céline Laborie ou le Monostatos humain de Paco Garcia, sans oublier les Garçons interprétés avec aplomb par des jeunes filles issues de la Maîtrise du Capitole.
Laurent Bury
Pour cause de représentations nombreuses à des dates rapprochées, deux distributions sont proposées en alternance, toutes deux accordant une large place à des artistes francophones ou habitués des scènes de l’Hexagone. Pour qui n’avait pas enore entendu Bror Magnus Tødenes en Macduff (Lyon et Toulouse), en Hylas (Paris), le Tamino à la fois musclé et lyrique du ténor norvégien sera une belle découverte, même sous les oripeaux d’une sorte de Tintin en pyjama. A ses côtés, guère plus gâtée par son costume et sa perruque, Anaïs Constans est une Pamina conquérante, mais émouvante quand il le faut. Par ses mimiques autant que son chant, Philippe Estèphe campe un Papageno cocasse, tour à tour effronté et couard. Loin des poupées mécaniques qui n’ont pour atout que leurs suraigus cristallins, Serenad Uyar offre à la Reine de la nuit une épaisseur vocale et psychologique bienvenue ; bien que son timbre puisse d’abord sembler exceptionnellement léger, Luigi De Donato n’en a pas moins toutes les notes de Sarastro, seul le relatif flou de la mise en scène à son sujet empêchant le personnage d’être plus présent.
L’autre distribution permettra d’applaudir notamment Marie Perbost en Pamina et Marlène Assayage en Reine de la nuit. Autour des personnages principaux, on remarque aussi les trois dames sonores menées par l’excellente Andreea Soare, l’Orateur éloquent de Stephan Loges, l’amusante Papagena de Céline Laborie ou le Monostatos humain de Paco Garcia, sans oublier les Garçons interprétés avec aplomb par des jeunes filles issues de la Maîtrise du Capitole.
Laurent Bury
Mozart : Die Zauberflöte – Toulouse, Théâtre du Capitole, mercredi 22 décembre ; prochaines représentation les 23, 25, 26, 28, 29 et 30 décembre 2021 / www.theatreducapitole.fr
Photo © Mirco Magliocca
Photo © Mirco Magliocca
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