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« Le Carnaval (gastronomique) des animaux » à l’Amphithéâtre Bastille – On n’est pas des cannibales ! – Compte-rendu
Le Carnaval des animaux n’en finit pas d’inspirer les interprètes et de réjouir les auditeurs, jeunes en l’occurrence ; la mise en situation « gastronomique » que propose l’Opéra de Paris s’inscrit en effet dans la programmation Jeune Public de la Grande Boutique. Elle se fonde sur une histoire originellement imaginée par Bernard Friot pour un livre-disque (paru aux Editions Milan) dont Jean-François Verdier dirigeait la partie musicale, à la tête de son Orchestre Victor Hugo Franche-Comté.
Pour les représentations à la Bastille, le metteur en scène Pascal Neyron – dont l’irrésistible Là-Haut ! de Yvain avec les Frivolités Parisiennes tient l’affiche de l’Athénée jusqu’au 31 mars (1) – est à l’œuvre, Jean-François Verdier menant cette fois les membres de l’Orchestre-Atelier Ostinato, formation attitrée des spectacles Jeune Public de l’Opéra.
Jean-François Verdier © J.C. Pollien
« Le Carnaval (gastronomique) des animaux » nous met en présence d’un Lion (Adrien Gambard-Gontard), aveuglé par son pouvoir, et d’une sympathique souris (Sol Espeche) – flanquée d’un gorille parlant la langue des signes (Rodolphe Harris) – qui a décidé de faire retrouver la vue au félin au cours d’un concours culinaire. « On n’est pas des cannibales, on mange des musiciens, pas des animaux » : telle est la philosophie d’un sympathique et loufoque spectacle au cours duquel, la musique de Saint-Saëns offre prétexte à dégustation de mets assez ... étonnants : « Gigot de violoncelliste basse température », « Brochettes de contrebassistes », « Orecchiette au ragoût de violoniste » et autre « vol-au-vent de flûtiste sauce tremolo » !
© Studio J’adore-ce-que-vous-faites
Les musiciens ont laissé les habits de concert au vestiaire et c’est dans des tenues de cuisine d’un blanc immaculé qu’ils prennent place derrière les pupitres, tandis que J.-F. Verdier, – chef dans les deux sens du terme et dos à une marmite géante d’où la souris sortira un à un les différents plats – mène avec vie et finesse des instrumentistes remarquablement préparés et investis.
Entre le différents numéros de la partition de Saint-Saëns, Verdier a glissé quelques liaisons-transitions de sa plume ; elles ajoutent à l’animation générale et contribuent à former un spectacle de trois bons quarts d’heures – dans une scénographique animalière de Thibaut Fack et des costumes de Sabine Schlemmer – qui se termine par un dessert 100 % végétarien : une « Pièce montée à la crème de pizzicati et aux éclat de chansonnettes » ! De quoi ravir petits et grands ; à découvrir en matinée ou en soirée jusqu’au 28 mars !
Alain Cochard
(1) www.concertclassic.com/article/la-haut-de-maurice-yvain-par-les-frivolites-parisiennes-lathenee-ira-tous-au-paradis-compte
« Le Carnaval (gastronomique) des animaux » – Paris, Opéra Bastille (Amphithéâtre), les 25 (20h), 26 (15h et 20h) et 28 (14h) mars 2022 // www.operadeparis.fr/saison-21-22/jeune-public/le-carnaval-gastronomique-des-animaux
Photo © DR
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