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Le dernier rêve de Mozart - Trois questions à François de Carpentries, metteur en scène
Directeur de l’Opéra National du Rhin, Nicholas Snowman détaillait il y peu dans nos colonnes la récente transformation des Jeunes Voix du Rhin en Opéra Studio. Avec cette structure gérée directement par ses soins, l’Opéra National du Rhin est, avec l’Opéra National de Paris, la seule maison lyrique française à proposer à de jeunes chanteurs un programme de formation, désormais étalé sur deux ans et placé sous la direction musicale de Vincent Monteil. « Mozart, Requiem pour une nuit » constitue le tout premier spectacle de l’Opéra Studio. Après Colmar, port d’attache de la structure alsacienne, il y a un mois, c’est au tour de Paris de découvrir un pasticcio d’airs d’opéras de Mozart conçu et mis en scène par François de Carpentries et Karine Van Hercke. François de Carpentries, qui déjà a mis en scène Don Pasquale, La Grande Duchesse de Géroldstein ou Idomeneo les saisons passées à l’Opéra National du Rhin, y revient avec ce projet pensé pour les jeunes voix de l’Opéra Studio. Il répond aux questions de concertclassic.
Comment a été conçu « Mozart, Requiem pour une nuit » et sur quel argument s’appuie-t-il ?
François de Carpentries : « Il s’agit d’un spectacle réalisé « sur mesure » pour les chanteurs de l’Opéra Studio. Son principe s’apparente à celui d’une adaptation théâtrale : vous pensez à certains comédiens, vous avez envie de traiter un auteur ; on choisit des passages d’œuvres de celui-ci et le travail s’effectue en fonction des comédiens retenus. On pourrait définir « Mozart, Requiem pour une nuit » comme une pièce de théâtre lyrique sur Mozart. Je suis parti d’une anecdote historique : le 4 décembre 1791, Mozart avait invité des amis chanteurs à lui rendre visite - Benedikt Schack, créateur du rôle de Tamino, Josepha Hofer, la première Reine de la nuit, et Franz Xaver Gerl, créateur du rôle de Sarastro. A sa demande, ils lui chantèrent des extraits du Requiem qu’il était en train de composer.
A partir de là j’imagine que Mozart s’endort et que lui apparaissent alors les principaux personnages de ses grands opéras, Figaro, Don Juan, Zerlina, la Comtesse, Cherubin, Papageno et Papagena, La Reine de la Nuit. Le 5 décembre à 0h55, le commandeur entre dans la chambre et emporte Mozart… Ce spectacle permet aussi de faire référence à la vie du musicien car des passages sur son existence se mélangent à des scènes de ses opéras.
Comment s’est passée la collaboration avec l’équipe d’artistes que vous découvriez à cette occasion ?
F. de C. : J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à travailler avec de jeunes chanteurs très doués. Ils n’ont pas encore beaucoup d’expérience mais possèdent une grande fraîcheur. Pas de tics, pas d’habitudes : cette jeunesse a constitué un atout pour accomplir un travail théâtral dynamique et centré sur l’émotion. Les interprètes de « Mozart, Requiem pour une nuit » ont à peu près l’âge des amis chanteurs de Mozart.
Où aura-ton l’occasion de vous retrouver durant la saison en cours ?
F. de C. : Pas en France malheureusement. Je vais faire une Dame de Pique en Allemagne, à Mönchen-Gladbach, puis une Aïda pour un grand festival de plein air en Belgique. En Allemagne à nouveau, je monterai ensuite Don Carlo de Verdi.
Propos recueillis par Alain Cochard, le 6 novembre 2008
« Mozart, Requiem pour une nuit » par l’Opéra Studio National du Rhin. Avec Susanne Braunsteffer (sop.), Anaïs Mahikian (sop.), Pauline Sabatier (mezzo), Xin Wang (ténor), Manuel Betancourt (baryton), Olivier Déjean(baryton-basse) et Andrey Zemskov (basse). Orchestre Symphonique Nuove Musiche, dir. Eric Lederhandler.
Mardi 18 novembre à 20h30.
La Cigale - 120, boulevard Rochechouart/75018 (M° Pigalle)
Tél. : 01 46 06 29 44 / Prix des places : 20 euros.
Lire l’interview de Nicholas Snowman
Photo : Alain Kaiser
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