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Le Nez de Chostakovitch selon Barrie Kosky au Teatro Real de Madrid - Enlevé ! – Compte-rendu
Le Nez de Chostakovitch selon Barrie Kosky au Teatro Real de Madrid - Enlevé ! – Compte-rendu
Le Nez de Chostakovitch reste toujours un opéra rare. On sait que sa création tumultueuse en 1930 à Léningrad avait valu à son compositeur une accusation de « formalisme » et une interdiction de l’œuvre en URSS jusqu’en 1974 (un an avant le décès du compositeur). Mais sa rareté s’explique aussi par la complexité de la partition, qui comporte une foultitude de rôles et présente une orchestration échevelée, sur une trame ébouriffée. Le chef-d’œuvre du tout jeune Chostakovitch, qui ne renouvèlera plus par la suite une telle audace. C’est donc une belle opportunité que la production présentée au Teatro Real de Madrid, en coproduction avec Covent Garden, la Komische Oper de Berlin ( et l’Opéra de Sydney. D’autant que la réalisation appelle tous les éloges.
Photo © Javier del Real / Teatro Real
Il en est ainsi de mise en scène de Barrie Kosky, qui entremêle des scènes vairées et fortes. Changements rapides de tableaux, lumières oscillantes (Klaus Grünberg signe la scénographie et les lumières), foules emportées, chorégraphies emmenées (d’Otto Pichler), costumes bariolés et gestiques ondoyantes s’insèrent pour un spectacle en grand. Une superproduction ! Alors même que la trame (d’après Gogol) n’est pas estompée, dans cette histoire d’appendice nasal délivré de son visage, qui fait intervenir une série de protagonistes en juste situation à travers un décor presque nu où ils s’épanchent librement, pour cette forme de commedia dell’arte sauce guignol grand format.
Il en est ainsi de mise en scène de Barrie Kosky, qui entremêle des scènes vairées et fortes. Changements rapides de tableaux, lumières oscillantes (Klaus Grünberg signe la scénographie et les lumières), foules emportées, chorégraphies emmenées (d’Otto Pichler), costumes bariolés et gestiques ondoyantes s’insèrent pour un spectacle en grand. Une superproduction ! Alors même que la trame (d’après Gogol) n’est pas estompée, dans cette histoire d’appendice nasal délivré de son visage, qui fait intervenir une série de protagonistes en juste situation à travers un décor presque nu où ils s’épanchent librement, pour cette forme de commedia dell’arte sauce guignol grand format.
Photo © Javier del Real / Teatro Real
Musicalement, la sauce prend tout autant. Les instruments démultipliés (dont fletaxones, domras, balalaïkas et percussions variées) investissent l’espace de leurs ponctuations avec une précision acérée sous la direction méticuleuse de Mark Wigglesworth. Parmi la multitude de solistes se détachent, ne serait-ce que par l’importance de leur rôle mais aussi leur vocalité, le Kovaliov (héros malheureux victime de la perte de son nez) du baryton Martin Winkler (photo) et l’Ivan (ou le barbier par qui survient la perte nasale) de la basse Alexander Teliga. Chœur en situation tout comme la troupe de danseurs. Et ensemble des plus enlevés, pour un spectacle des mieux aboutis.
Quant à la suite de la saison du Teatro Real, elle est en phase avec celle de l’Opéra de Paris : du 17 avril au 2 mai, Nixon in China de John Adams tient en effet l’affiche pour sept dates, dans une mise en scène de John Fulljames et – en alternance – sous la direction d’Olivia Lee-Guderman et Korniolios Michailidis.
Pierre-René Serna
Musicalement, la sauce prend tout autant. Les instruments démultipliés (dont fletaxones, domras, balalaïkas et percussions variées) investissent l’espace de leurs ponctuations avec une précision acérée sous la direction méticuleuse de Mark Wigglesworth. Parmi la multitude de solistes se détachent, ne serait-ce que par l’importance de leur rôle mais aussi leur vocalité, le Kovaliov (héros malheureux victime de la perte de son nez) du baryton Martin Winkler (photo) et l’Ivan (ou le barbier par qui survient la perte nasale) de la basse Alexander Teliga. Chœur en situation tout comme la troupe de danseurs. Et ensemble des plus enlevés, pour un spectacle des mieux aboutis.
Quant à la suite de la saison du Teatro Real, elle est en phase avec celle de l’Opéra de Paris : du 17 avril au 2 mai, Nixon in China de John Adams tient en effet l’affiche pour sept dates, dans une mise en scène de John Fulljames et – en alternance – sous la direction d’Olivia Lee-Guderman et Korniolios Michailidis.
Pierre-René Serna
(1) www.teatroreal.es/es/espectaculo/nixon-china
Chostakovitch : Le Nez – Madrid, Teatro Real, 27 mars 2023 // www.teatroreal.es/es/espectaculo/nariz
Photo © Javier del Real / Teatro Real
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