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« Le Paris de Berlioz » de Christian Wasselin – Par le prisme de la ville - Compte-rendu

 
Vrai bonheur de lecture que « Le Paris de Berlioz » de Christian Wasselin, auquel on doit déjà un excellent Nerval dans la collection « Le Paris des Artistes » des Editions Alexandrines. Berliozien fervent, il aborde cette fois la relation de l’auteur de la Fantastique avec la capitale française. Dans un style clair et élégant, son petit livre embrasse l’existence du compositeur à travers le prisme de Paris. De l’installation du provincial en 1821, pour motif d’études de médecine – très vite délaissées, comme chacun sait – à son repos éternel, on suit Berlioz au fil de ses adresses, pris dans les plis sinueux de la vieille capitale pourrait-on dire en paraphrasant Baudelaire.
 

Relation compliquée, c'est un euphémisme, entre amour passionné et rejet (l’Opéra de Paris fit beaucoup pour cela ; l’accueil que l’artiste trouva à l’étranger aussi !), du règne de Louis XVIII à la toute fin de celui de Napoléon III – de quelles saisissantes métamorphoses économiques et sociales fut-il le témoin ... Histoire personnelle, histoire de la musique et événements politiques se mêlent dans des pages parsemées de détails parfois ignorés (les deux jours de prison du musicien à l’ « Hôtel des haricots » en 1840 pour avoir omis de prendre son tour à la Garde nationale ! ) d’où se détache le portrait d’un créateur profondément libre.
Panthéoniser Berlioz ? Après une belle promenade conclusive au cimetière Montmartre, où le musicien repose en excellente compagnie (Offenbach est même du nombre), Christian Wasselin répond non, sans ambiguïté – et nous lui emboîtons le pas ! « Laissons-le dans son jardin, il est l’esprit du lieu » ...

 
Alain Cochard

 
Christian Wasselin : Le Paris de Berlioz – Editions Alexandrines – 126 p., 10 € // www.alexandrines.fr/le-paris-de-berlioz/

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