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Le Quatuor Artemis au TCE - Le summum de la perfection - Compte-rendu
Après une intégrale remarquée des Quatuors de Beethoven la saison dernière, le Quatuor Artemis revient au Théâtre des Champs-Elysées. Le programme proposé traverse plus de deux siècles de musique de chambre depuis le caractère Sturm und Drang de l’Opus 76 n°5 de Haydn (1797) et le pré-romantisme du Quatuor n°13 « Rosamunde » de Schubert (1824) jusqu’à la fluidité raffinée de celui de Maurice Ravel (1904).
D’entrée de jeu, la cohésion de la formation allemande transparaît dans l’exécution précise et rigoureuse du Quatuor en ré majeur de Haydn où chaque instrumentiste (les violonistes Natalia Prishepenko et Gregor Sigl ; l’altiste Friedemann Weigle ; le violoncelliste Eckart Runge), tout en faisant corps, réussit à imposer son individualité par une clarté, une légèreté (Menuetto) qui ne nuit jamais à l’expression (Largo cantabile e mesto).
Très analytique, leur vision du Quatuor de Ravel s’échappe de l’ambiance un rien précieuse de l’héritage fauréen pour gagner en lumière et en fermeté rythmique (le second mouvement Assez vif – très rythmé se rapproche même de l’implacabilité bartokienne). Aucune austérité pourtant dans cette conception raffinée, toujours portée par un élan et une pulsion virtuoses (Vif et agité). Un bijou dans un écrin !
Aucune tentation non plus à l’exagération viennoise dans le Quatuor « Rosamunde » de Schubert où les envolées lyriques sont sans cesse contrôlées par une technique d’archet incomparable qui ne bride ni l’émotion, ni la confidence, ni l’intimité (Andante). En bis, les mêmes qualités prévalent dans le dynamique Quartettsatz du même Schubert exécuté avec ferveur par des musiciens touchés par la grâce.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 18 juin 2012
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Photo : DR
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