Constitué en 1984 à partir de trois membres issus du Quatuor Orlando (Istvan Parkanyi, Heinz Oberdorfer, Ferdinand Erlblich) auxquels s’est ajouté le violoncelliste Michael Müller, le Quatuor Parkanyi est pour le moins rare à Paris. L’impatience était grande de le retrouver pour le concert de clôture de la 4ème édition du mini-festival  « Quatuors à Saint-Roch ». Elle n’aura pas été déçue car ces quatre instrumentistes possèdent au plus haut point deux qualités précieuses entre toutes : la simplicité et le style.

Avec les Parkanyi, chaque auditeur a le sentiment d’être invité dans un salon réunissant quatre amis. Dès le commencement - la première gorgée a-t-on presque envie d’écrire -, du Quatuor en ut majeur op 54 n°2, l’affaire est entendue : quatre cœurs respirent à l’unisson dans un Haydn dont la structure peu ordinaire (étonnant Finale !) est impeccablement dominée. Tout coule de source avec un tact, une liberté, un naturel exemplaires : les fruits précieux de la patience et de l’expérience…

Ils font tout autant merveille dans Quatuor n°3 de Bartok. Pas une once d’aridité dans cette complexe partition, mais une imagination poétique incessante qui se nourrit de coloris merveilleux. On boit du petit lait…
Qui s’assemble… La venue des Parkanyi à Paris aura été l’occasion pour Marc Coppey d’un premier concert à leurs côtés. On à peine à croire qu’ils ne se connaissent que depuis deux jours à peine en écoutant leur Quintette à deux violoncelles D. 956 de Schubert où, à la densité émue mais jamais larmoyante des deux premiers épisodes, succède l’irrésistible saveur rythmique et l’ardeur jamais débraillée du Scherzo et de l’Allegretto conclusif. Sacrée leçon de musique de chambre que ce concert, bien aidé par la belle acoustique de la chapelle du calvaire et la présence attentive d’un auditoire aussi nombreux que conquis.

A l’évidence, la manifestation lancée par Anne-Marie Réby en 2008 – avec l’aide précieuse de la Conny-Maeva Charitable Foundation – a trouvé son public. Vivement le 5ème « Quatuors à Saint-Roch » !

Alain Cochard

Paris, chapelle du calvaire (de l’église Saint-Roch), 20 mars 2011

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Photo : Marco Borgreve