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Le Retour d’Ulysse d’Hervé à la Ferme du Buisson (et à Marigny) – Joyeux retour ! – Compte-rendu
Deux ans avant la Belle Hélène de son grand concurrent, Hervé, qui s’appuie sur un livret d’Edouard Montagne (on sait qu’Offenbach s’y était intéressé ...), prend prétexte de la Grèce d’Homère pour concocter un opéra-bouffe aussi bref que savoureux. Pénélope attend depuis vingt ans le retour d’Ulysse et ... bout de désir de rattraper le temps perdu ! Coqsigru rêve de conquérir la belle. Fake news ! : il invente les preuves de la mort de son mari et parvient à la faire céder – facile ! Mais Ulysse revient, se déguisant en esclave pour observer de près la trahison ... On vous laisse imaginer la jolie salade grecque, à laquelle l’esclave Albinus, chargé de veiller sur la vertu de Pénélope, apporte sa dose d’épices.
Retour du Retour donc, mais en version augmentée : pour cette production centrée sur une composition très ramassée (une quarantaine de minutes), le PBZ et la metteuse en scène Constance Larrieu ont eu la bonne idée de piocher quelques pièces dans le plus que vaste catalogue de chansons pour le caf’ conc’ d’Hervé. C'est là une judicieuse manière d’allonger la sauce pour aboutir à un spectacle de 75 minutes, sans pour autant procurer une quelconque impression de délayage, les morceaux ayant été judicieusement sélectionnés en fonction de l’œuvre à laquelle ils sont associés, des rebondissements de l’action et de la conception de C. Larrieu.
Destiné à voyager et s’adapter aux lieux les plus divers, ce Retour d’Ulysse se situe au bord d’une piscine ; signée Camille Vallat (au même titre que les costumes) la scénographie, toute simple, sympathique comme la vue d’un paquet de bonbons, est le cadre d’une action menée tambour battant par les quatre protagonistes. 20 ans c’est long, vraiment... et Marion Grange, qui possède le physique et le tempérament de son rôle, offre une Pénélope drôle et bouillonnante de désir. En maître nageur chaud comme une baraque à frites, Pierre Derhet campe un Coqsigru remarquable d’abattage tant vocal que scénique, domaines en lesquels Artavad Sargsyan (Ulysse) n’a rien à lui envier, se prêtant avec beaucoup de sens comique aux trouvailles d’une mise en scène très bon enfant. Ce au même titre que Didier Girauldon, qui sait mettre une touche d’étrangeté dans le regard de son Albinus. Production légère, donc avec piano droit : Frédéric Rubay est au clavier et s’implique même vocalement pour l’une des chansons.
Un spectacle joyeux et insouciant ; un vrai délassement comique ! Après la première au terme d'une résidence de création à la Ferme du Buisson, il débarque au théâtre Marigny, du 15 au 17 mars, pour cinq représentations dans le cadre de la saison d’opérette que le PBZ y a installée.
Prochain rendez-vous en mai avec On demande une femme de chambre de Robert Planquette et Chanteuse par amour de Paul Henrion.
Alain Cochard
Photo © PBZ
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