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« Le Voyage à Naples » par Marie Perbost et Paul-Antoine Bénos-Djian – Et l’Italie vint à Bach
A la différence de devanciers ou contemporains, Schütz ou Haendel par exemple, qui firent le voyage en Italie, Jean-Sébastien, Bach mena une existence fort sédentaire. Mais l’Italie vint à lui par le biais des partitions. On associe immédiatement le nom du musicien allemand aux compositeurs vénitiens, Vivaldi au premier chef, dont la découverte constitua il est vrai un prodigieux éblouissement pour l’artiste et stimula son imagination créatrice.
Reste que des musiques issues d’autres régions de la péninsule lui parvinrent aussi, tel le Stabat Mater de Pergolèse, grande figure de l’école napolitaine, dont Bach réalisa un arrangement en utilisant le texte du Psaume 51, arrangement inscrit au catalogue du musicien sous le titre Tilge, Höchster, meine Sünden (Efface, Très Haut, mes péchés) BWV 1083. Une partition pour soprano et alto que Ma Non Troppo, un collectif instrumental breton (avec Louis Creac’h au violon), a eu la bonne idée de placer au cœur de son nouvel enregistrement « Le Voyage à Naples », et plus encore de confier à deux des plus belles voix françaises de la nouvelle génération : la soprano Marie Perbost (photo) et le contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian. Rencontre merveilleuse de deux timbres – de deux musicalités surtout – idéalement complémentaires, qui peuvent s’appuyer sur le dynamisme et les riches coloris de la formation qui les accompagne.
Paul-Antoine Bénos-Djian © John Zougas
Le bonheur n’est pas moins prononcé à l’écoute de la soprano dans la cantate profane « Non sa che sia dolore » BWV 209, où le traverso de Mathilde Horcholle montre toute sa poésie dans la première aria. La présence en fin d’enregistrement de la brève cantate « Widerstehe doch der Sünde » BWV 53 n’est certes pas d’une évidence flagrante replacée dans l’atmosphère italienne, mais qu’importe après tout : le résultat musical convainc pleinement et Paul Antoine Bénos-Djian s’y montre d’une parfaite justesse de sentiment.
Un enregistrement à déguster sans modération et deux chanteurs que l’on va pouvoir apprécier en direct dans les festivals d’été. Dans l’immédiat, c’est au Festival de Saintes que l’on retrouve Marie-Perbost, le 15 juillet, avec le Jeune Orchestre de l’Abbaye mené par Hervé Niquet, lors de la soirée inaugurale de l’édition. Programme délicieux : un florilège d’airs d’Offenbach dans lesquels le piquant et le charme de la chanteuse promettent le meilleur. (2)
Le lendemain, au Festival de Beaune, au tour de Paul-Antoine Bénos-Djian de régaler l’auditoire de cantates et airs de Haendel, accompagné par l’ensemble Les Epopées de Stéphane Fuget (3) ; une équipe que l’on entendra, un peu augmentée, à Musiques Baroques à Savennières (49), le 19 août, dans Haendel et Purcell (4)
Alain Cochard
(1) 1 CD Son an Ero // www.sonanero.fr
(2) www.abbayeauxdames.org/event/1-jeune-orchestre-de-labbaye-herve-niquet-offenbach/
Agenda de Marie Perbost : www.marieperbost.net/agenda
(3) www.festivalbeaune.com/produit/paul-antoine-benos-djian/
(4) www.musiquesbaroques-savennieres.fr/editions-precedentes/
Photo Marie Perbost © Pauline Darley
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