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L’Ensemble Ouranos joue Ligeti, Nielsen et Dvorak (1 CD #NoMadMusic) – Les magiciens-souffleurs – Compte-rendu
Une fois encore Yves Petit de Voize (Conseiller musical de la Fondation Singer-Polignac) a vu juste en accordant sa confiance à ces jeunes musiciens. A peine le concert d’avril 2017 à Deauville passé, ils se présentèrent au Concours de Musique de Chambre de Lyon. 1er Prix Ville de Lyon, Prix de la Fondation Bullukian, Prix du Public, Prix Yamaha des internautes de #NoMadMusic : la moisson de récompenses en dit long sur le niveau – et la présence scénique ! – d’une formation qui explore avec un enthousiasme contagieux le riche (et souvent si méconnu ...) répertoire du quintette à vent, n’hésitant pas à s’associer à des solistes ou d'autres formations.
On en aura l’illustration, les 1er et 2 mai, au 23e Festival de Pâques de Deauville : les instrumentistes y prendront part (le 1er) à Aubade de Poulenc (avec Bertrand Chamayou au piano), à La Création du monde de Milhaud (avec Renaud Capuçon, B. Chamayou, et L’Atelier de musique, tous sous la conduite de Pierre Dumoussaud), mais aussi (le 2) au Quintette pour piano et vents op. 16 de Beethoven et au Sextuor de Poulenc, avec Guillaume Vincent au clavier, deux pièces pour quintette à vent (Adieu de Stockhausen et Kleine Kammermusik de Hindemith) complétant ce second programme.
L’impatience d’assister à ces rendez-vous est avivée par la découverte du disque que les Ouranos signent chez #NoMadMusic (2) – cette galette marque l’aboutissement du Prix Yamaha des internautes au Concours de musique de chambre de Lyon 2017. Cheval de bataille de nos cinq magiciens-souffleurs, les Bagatelles de Ligeti ouvrent le programme dans une approche bluffante de maîtrise certes, mais dont il faut d’abord louer l’intelligence poétique et une intensité qui tient autant à l’élan du propos qu’à la richesse des coloris.
Nielsen n’a pas la place qu’il mérite au répertoire ; on sait gré aux Ouranos d’avoir retenu son beau Kvintet op. 43. Humeur narrative, charme teinté d’humour (délicieux Menuet !), brio et sens des caractères font la réussite d’une version que l’on déguste sans réserve, avant de se laisser emporter par le Quatuor « Américain » de Dvorak.
David Walter s’est chargé de l’arrangement pour quintette du fameux Opus 96 du compositeur tchèque ; le résultat – nul ne s’en étonne venant d’un tel maître transcripteur – s’avère admirable, par la fidélité à l’esprit de l’original comme par l’idiomatisme de l’adaptation pour vents. La netteté des attaques, la souplesse des lignes, l’art des plans sonores des Ouranos en témoignent éloquemment.
Envie d’un disque « de printemps » ? Vous le tenez ! Un vrai bijou.
Alain Cochard
(2) CD #NoMadMusic / NMM056, dist. PIAS
23ème Festival de Pâques de Deauville
Jusqu’au 4 mai 2019
Programme complet : musiqueadeauville.com/
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