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Les Lunaisiens au Festival de Montpellier - Vive l’Empereur ! - Compte-rendu

Formé à l’initiative de la basse Arnaud Marzorati (basse) et du ténor Jean-François Novelli, l’ensemble Les Lunaisiens a su s’imposer par l’originalité de programmes qui n’hésitent pas à mêler des ouvrages d’époques très éloignées, qui savent aussi s’ouvrir à la chanson ; un territoire qu’A. Marzorati a par ailleurs exploré individuellement avec talent - on en veut pour preuve son superbe récital Nadaud (1CD Alpha).

A Montpellier, A. Marzorati et J. F. Novelli font alliance avec David Lefort (ténor), Arnaud Ledu (ténor), Guido Balestracci (Arpeggione), Eric Bellocq (guitare) et Massimo Moscardo (guitare) pour « La Légende impériale », une sélection de chansons contant l’épopée napoléonienne de l’envol de l’aigle corse jusqu’à Waterloo et Sainte-Hélène. « Il est arrivé et tout réussira », proclame Les Français au Général Bonaparte, chanson de Poirier sur le timbre « ça ira ». Comme beaucoup de pages - souvent anonymes - du programme des Lunaisiens, ce morceau reprend un thème de l’époque révolutionnaire. Tout comme la belliqueuse Marche d’Austerlitz qui lance son « On va leur percer le flanc ! » sur l’air de La Prise de la Bastille.

Amoureux des mots et totalement investis dans leur évocation de l’Empereur, Marzorati et ses partenaires parviennent d’autant mieux à leurs fins que leur programme révèle une intelligente construction, entre souffle historique et nostalgie (superbe Te souviens-tu ? d’Emile Debraux), ton « grognard » (savoureuse Chanson de l’oignon) et satire mordante (la chanson anonyme anglaise I sing Napoléon, enlevée avec brio par J.F. Novelli !). Outre le fini et le relief de leur accompagnement, les trois instrumentistes participent de la réussite d’un concert très applaudi en le paysageant de quelques pages instrumentales judicieusement choisies : arrangement du premier mouvement de la 104e Symphonie de Haydn, Menuet du Trio op 12 de Filippo Gragnani (1767-1812), variations sur l’Eroica de Beethoven et, enfin, arrangement du mouvement lent de « L’Arpeggione » de Schubert. Son enchaînement avec Sainte-Hélène de Béranger constitue l’un des moments les plus poétiques de la « Légende impériale » des Lunaisiens. Puisse-t-elle trouver un écho au disque.

Alain Cochard

Montpellier, Le Corum, salle Pasteur, 24 juillet 2013

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Photo : DR
 

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