Cela va souffler à la Philharmonie de Paris les 16 et 17 avril prochains ! Tout un week-end autour des instruments à vent, avec le soutien de Buffet-Crampon. Clou de la manifestation, le concert donné en coproduction avec le Palazzetto Bru Zane, regroupant des œuvres de compositeurs français.

Eric Le Sage n’a pas son pareil pour réunir le fleuron des chambristes de sa génération, sa discographie le prouve assez, mais cette fois il fond son piano caméléon dans un programme d’œuvres rares qui assembleront rien moins que la flûte d’Emmanuel Pahud (photo), la clarinette de Paul Meyer, le hautbois de François Leleux, le basson de Gilbert Audin et le cor de Radovan Vlatkovič. 
Des partitions à découvrir comme le Quintette que Caplet composa à l’orée du XXe Siècle – il sera créé le 30 mars 1900, brillant, qui montre à quel point le compositeur du Palais hanté maîtrisait l’écriture pour vents, ou le Quintette d’Onslow, dont l’invention surprend toujours, le très rare Caprice sur des airs danois et russes de Saint-Saëns et même une créatrice d’envergure en la personne de Louise Farrenc (1804-1875) dont Joseph Joachim admirait les symphonies comme les partitions chambristes, tel ce Sextuor op. 40 composé en 1852, œuvre de la maturité de l’artiste, subtilement mené et d’une grande éloquence.

Un chef-d’œuvre pour clore la fête : le Sextuor (flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano) que Poulenc remit plusieurs fois sur le métier de 1931 à 1940.  Entre sa première mouture entreprise après le succès des Cocardes et sa version finale, l’œuvre trouva son visage piquant et ailé en 1932 : l’écriture des vents est vraiment très proche de celle qu’il aura mise en œuvre dans Aubade, comme celle du piano d’ailleurs ...

Jean Charles Hoffelé