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L’Orchestre des Jeunes d’Île-de France en concert à Saint-Eustache – Grand souffle – Compte-rendu
Jamais de « petit » concert pour l’Orchestre des Jeunes d’Île-de-France. A chaque session (trois en moyenne par saison, quatre exceptionnellement sur 2017-2018), les musiciens donnent le meilleur d’eux-mêmes, sous la conduite de leur directeur musical, David Molard (photo), et forts des précieux conseils d’encadrants issus de grandes phalanges. (1) Reste que le dernier concert de l’OJIF à Saint-Eustache revêtait une importance particulière, du fait du programme exigeant de ce qui constituait le premier concert de la formation dans une acoustique d’église. Un exercice délicat mais hautement formateur auquel les interprètes se sont livré de la plus convaincante façon.
Thomas Ospital © Matthieu Joffres
Beau privilège pour l’OJIF que d’avoir pour partenaire Thomas Ospital, l’un des plus admirables organistes français de la nouvelle génération, lors d’une soirée qu’ouvre le Concerto pour orgue de Francis Poulenc. La proximité de la console avec le chef et ses musiciens, permise par la configuration de l’instrument de Saint-Eustache, joue sans doute beaucoup dans la complicité qui s’établit entre le soliste et l’orchestre. Avec une grande souplesse de la phrase et des transitions impeccablement négociées, les interprètes offrent une vision libre et profondément naturelle d’une partition pleine de contrastes.
© Matthieu Joffres
A la suite de cette belle entrée en matière, Thomas Ospital signe une belle improvisation, fluide et aérienne – comme habitée par la vibration d’un ciel étoilé. Parfaite transition pour conduire, après l’entracte, à la Symphonie n° 3 de Saint-Saëns. Avec Jan Orawiec (issu de l’orchestre Les Siècles) au poste de Konzertmeister et quatre ou cinq autres encadrants venus de l’Orchestre de Paris, les jeunes musiciens de l’OJIF signent une interprétation dont le grand souffle, la clarté et le sens architectural forcent l’admiration – les sonorités du plus grand orgue de France ajoutant au bonheur de l’auditeur. Tout l’art de Saint-Saëns, fabuleux maître coloriste, resplendit sous la battue vivante et attentive au détail de David Molard. Et que d’émotion vraie, intensément ressentie, dans le Poco Adagio ... Bravo jeunes gens, cette Symphonie ut mineur a, pour dire les choses très simplement, une sacrée gueule ! Archi-comble, Saint-Eustache réserve d’ailleurs une longue ovation à l’OJIF.
Nul doute que nombreux seront les membres du public qui prendront le chemin du théâtre Rutebeuf de Clichy, le 15 juin prochain, pour le dernier programme de la saison de l’OJIF, avec David Molard à la baguette et les membres du Trio Karénine dans un original programme El-Khoury, Ravel, Schumann, Beethoven.
Alain Cochard
(1) Pour en savoir plus sur le fonctionnement de l’OJIF : www.concertclassic.com/article/orchestre-des-jeunes-dile-de-france-partage-dexperience
Paris, église Saint-Eustache, 18 avril 2018 // www.ojif.fr/
Photo © Matthieu Joffres
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