Avis aux amoureux de musique russe : à vingt-quatre heures d’intervalle, les concerts des 2 et 3 juin à la Maison de Radio, par l’Orchestre National de France et l’Orchestre Philharmonique respectivement, promettent de faire leur bonheur, avec Chostakovitch pour point commun.
Au National, c’est le remarquable chef slovaque Juraj Valčuha (photo) que l’on retrouve dans la Symphonie n° 8. L’ouvrage, sans titre, n’a pas la popularité de la n° 7 «  Leningrad », mais traduit l’expérience de la guerre avec une puissance formidable et constitue l’un des sommets absolus de la production du compositeur. On guette d’autant plus ce concert que Valčuha –  chef qui, à l’instar de Tugan Sokhiev, fait partie des tout derniers élèves d’Ilya Musin – entretient un rapport privilégié avec ce répertoire.
En complément et en ouverture de soirée au pourra découvrir en création française le Concerto pour trombone de James MacMillan par Jörgen van Rijen. Trombone solo de l’Orchestre du Concertgebouw, ce dernier était déjà présent en France en novembre dernier, au côté de l’Orchestre national d’Île-de France, dans le Concerto de Bryce Dessner.
 

Vasily Petrenko © Imgartists

Quant à Juraj Valčuha, d’aucuns se souviennent sûrement du Concerto pour violon n° 2 de Chostakovitch qu’il avait dirigé à l’Orchestre de Paris en décembre 2016, avec Vadim Gluzman à l’archet. (1) Ce dernier sera à Paris, dans ce même ouvrage, le 3 juin, avec cette fois l’Orchestre Philharmonique mené par Vasily Petrenko – artiste qui a démisionné de la direction de l'Orchestre de la Fédération de Russie suite à l'éclatement du conflit russo-ukrainien. Varié, le programme comprendra par ailleurs le très évocateur poème symphonique Stenka Razine de Glazounov, la Symphonie en trois mouvements de Stravinski et, pour la partie musique de chambre, Quasi hoquetus, trio pour alto, basson et piano de Sofia Goubaïdoulina confié à Clémence Dupuy, Stéphane Coutaz et Géraldine Dutroncy.
 
Alain Cochard