Les grandes fresques de la musique sacrée ont beaucoup fait pour la réputation du Festival de Saint-Denis. Avec l’édition 2024, il se montre une fois de plus attaché à ce pan du répertoire. Si le festival démarre dès le 29 mai, avec de belles propositions, dont en particulier un ciné-concert à la Basilique au cours duquel Quentin Guérillot (organiste titulaire du lieu) improvisera sur « La Passion de Jeanne d’Arc » de C.T. Dreyer (le 1er juin, dans le cadre de la Nuit Blanche), la soirée du 5 juin revêt une importance particulière, tant par l’œuvre programmée, Un Requiem allemand de Johannes Brahms, que les interprètes réunis pour servir cette partition majeure – et ô combien singulière – du XIXe siècle.
 

Ludovic Tézier © Cassandre Berthon

Et en particulier l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg que l’on n’a pas entendu au festival depuis des lustres. Six très précisément : c’est effet à 1994 que remonte la dernière venue de la phalange alsacienne.On est heureux de la retrouver dans ce cadre, sous la conduite de son remarquable directeur musical, Aziz Shokhakimov (photo), dont il n’est plus besoin de souligner à quel point son arrivée a dynamisé tant le fonctionnement que l'image de l’OPS. Ce concert sera aussi l’occasion d’une première venue à Saint-Denis, celle de Ludovic Tézier. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le baryton ne s’y est jamais produit et sa présence ajoute à l’attrait d’un rendez-vous où l’on trouve en outre Pretty Yende et le Chœur de l’Orchestre de Paris (préparé par Richard Wilberforce).
Moment très fort en vue donc, et très attendu, tout comme La Resurrezione de Haendel, point d’aboutissement de la résidence dionysienne du Concert de la Loge (13 juin), et le Requiem de Mozart par Le Cercle de l’Harmonie de Jérémie Rhorer, qui fait suite à une Missa Solemnis très remarquée à Aix-en-Provence et à la Philharmonie de Paris il y a peu.
 
Alain Cochard