Réputée pour son célèbre port de plaisance qui accueille les skippers du monde entier, la cité morbihannaise de la Trinité-sur-Mer organise depuis deux ans une saison musicale entre mai et août dont la direction artistique est assurée par Maxence Pilchen (photo) avec le concours de la municipalité. Ce pianiste franco-belge a bénéficié de l’enseignement de Bernard Ringeissen, Janusz Olejniczak, Daniel Blumenthal, et surtout, aux Etats-Unis, du soutien accordé par le légendaire Byron Janis (avec lequel d’ailleurs il s’est produit à New York en 2015).
 
Dans la Salle Saint-Joseph attenante à l’église, Maxence Pilchen fait équipe avec le Quatuor Bedrich (fondé en 2002) et le contrebassiste Rémi François pour interpréter une version pour piano et quintette à cordes des Concertos n° 21 K. 467 et n° 23 K. 488 de Mozart (les réductions sont l’œuvre de Jacques Gandard, premier violon des Bedrich). Habitué aux pianos anciens, le soliste réussit sur un Steinway très bien harmonisé à donner une impression confortable d’égalité digitale (les mouvements rapides des deux œuvres) servie par un toucher subtil et poétique au balancement impalpable (chant ému de l’Andante K. 467), avec une montée en puissance dans le Concerto K. 488 aux colorations et aux timbres typiquement mozartiens. En osmose avec des archets complices et engagés, M. Pilchen parvient à établir un dialogue tour à tour vif ou mélancolique, exprimant en permanence une fine musicalité à la fois simple et pudique.
 
Michel Le Naour
 
La Trinité-sur-Mer, Salle Saint-Joseph, 21 août 2015

Photo Maxence Pilchen © Louise A. Prod