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Maxim Vengerov en récital au TCE - Le nouveau visage d’un grand archet
Précocement commencé dans les années 1980, la parcours de Maxim Vengerov se déroulait avec éclat… jusqu’en 2007, année où le violiniste fut contraint de mettre sa carrière entre parenthèses. Virtuose mais grand sportif aussi, Vengerov s’était abîmé une épaule par une activité physique trop intensive. « J’ai d’abord consulté de nombreux médecins, mais ils ne savaient trop que faire et m’a fallu attendre 2010 pour que le problème soit clairement identifié et qu’une intervention chirurgicale le résolve. En 2011, j’ai pu faire mon retour au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ».
Les quatre années qui venaient de s’écouler n’avaient pas été perdues pour un artiste qui a sérieusement travaillé la direction d’orchestre auprès de Vag Papian. « J’ai aujourd’hui la chance d’exercer trois professions, confie Vengerov, violoniste, chef d’orchestre et professeur, car j’enseigne aussi à Gstaadt et à la Royal Academy of Music de Londres. » La période 2007-2010 l’aura amené à travailler une trentaine de grandes symphonies, mais aussi des ouvertures et les parties d’orchestre de concertos. Une expérience enrichissante pour un violoniste qui en mesure aujourd’hui l’apport : « J’ai gagné en couleur, ma palette sonore s’est élargie ».
En avril 2012, au Wigmore Hall, Maxim Vengorov a renoué le lien avec Itamar Golan, pianiste au côté duquel il ne s’était pas produit depuis un long moment – le disque garde la mémoire de ces retrouvailles londoniennes autour de Bach et Beethoven (1). C’est ce même partenaire qui accompagnera le violoniste au TCE dans un généreux programme Beethoven (10ème Sonate), Schubert (Grand Duo), Franck (Sonate) et Saint-Saëns (Havanaise, Introduction & Rondo capriccioso), le 23 février. La France a certes déjà entendu le violoniste en concerto depuis son retour, mais le récital parisien qui arrive revêt on s’en doute une signification particulière pour lui. On y découvrira un autre Vengerov. « C’est une bénédiction que de pouvoir jouer du violon à nouveau, mais j’ai gagné beaucoup de choses durant cette période d’interruption», confie un artiste qui a le sentiment de reprendre le chemin du concert avec fraîcheur nouvelle. « J’ai rebâti ma technique, mon jeu n’a plus rien à voir avec ce qu’il était avant. J’ai le sentiment qu’à présent je dépense moins d’énergie pour obtenir un meilleur résultat ».
La nouveauté pourrait bien aussi intervenir en matière de répertoire. Maxim Vengerov prend le temps de la réflexion, mais des ouvrages de compositeurs contemporains pourrraient bien l’occuper dans les mois et les années qui viennent…
Le retour à l’archet n’entraîne pas l’abandon de la baguette pour celui qui caresse d’ambitieux projets dans le domaine symphonique, comme par exemple la 9ème de Bruckner, partition qui le fascine… Mais le violon est bien revenu au cœur de son activé et il se consacre dorénavant à la direction d’orchestre « sérieusement, mais à petite dose ».
Alain Cochard
Récital de Maxim Vengerov / Itamar Golan, piano
Œuvres de Beethoven, Schubert, Franck, Saint-Saëns
23 février 2013 – 20h
Paris – Théâtre des Champs-Elysées
(1) 1 CD Wigmore Hall Live/ WHLIVE 0056
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Photo : Naim Chidiac courtesy of Abu Dhabi Festival 2012
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