Journal
Michael Schønwandt, Alexander Gavrylyuk et l’Orchestre national de Montpellier – Générosité et engagement – Compte-rendu
Le Corum affiche complet pour un programme grand public intitulé « Joyaux russes » : 2ème Concerto de Rachmaninov et 5ème Symphonie de Tchaïkovski. Découvert par Michael Schønwandt (photo) lors d’un concert à Amsterdam, le pianiste Alexander Gavrylyuk (né en Ukraine en 1984) s’est illustré dans de nombreuses compétitions internationales dont le Concours Arthur Rubinstein dont il a remporté la Médaille d’or en 2005. Après avoir longtemps vécu à Sydney, l’artiste est désormais installé aux Pays-Bas et mène une active carrière. Il demeure toutefois encore peu connu en France et, après un récital remarqué au Festival Piano aux Jacobins de Toulouse l’an dernier, sa venue à Montpellier était impatiemment guettée.
Alexander Gavrylyuk © Mika Bovan
La routine n’est pas de mise dans le Concerto en ut mineur, pris à bras-le-corps avec un engagement et une fougue qui ne se démentiront pas. Accompagné avec lyrisme et énergie, le soliste installe un climat de ferveur alternant virtuosité (la cadence puissante du premier mouvement), fine poésie et élan rythmique. Répondant à l’accueil enthousiaste de l’auditoire, Gavrylyuk se lance en bis dans la pyrotechnique transcription lisztienne de la Marche nuptiale de Mendelssohn revue par Horowitz et calme ensuite le jeu avec un extrait des Scènes d’enfants de Schumann (la délicate pièce introductive Gens et pays étrangers).
La Symphonie n° 5 de Tchaïkovski, servie par une direction au souffle constant, met en valeur les musiciens d’un orchestre sollicité par une battue efficace et généreuse. Les différents climats de l’œuvre sont superbement mis en relief, et les contrastes intégrés dans une grande arche qui débouche sur un final débordant de vitalité et de tension au risque de bousculer les musiciens (les trompettes dans la coda conclusive). Cette interprétation revigorante, pleine de sève et de couleurs (superbe solo du corniste Julien Desplanque au début de l’Andante cantabile), laisse augurer des lendemains enchanteurs pour la phalange montpelliéraine sous la conduite expérimentée et empathique de Michael Schønwandt.
Michel Le Naour
Montpellier, Opéra Berlioz / Le Corum, 25 mars 2016
Photo M. Schønwandt © Marc Ginot
Derniers articles
-
21 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
19 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
17 Décembre 2024Alain COCHARD