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Musiques espagnoles de la Renaissance à Notre-Dame de Paris - Volutes diaphanes - Compte-rendu
Programme attractif, avec des œuvres vocales peu fréquentes de la Renaissance espagnole, le récital offert à la cathédrale Notre-Dame de Paris est aussi l’occasion de découvrir de jeunes interprètes. En l’espèce, les solistes adultes issus de la Maîtrise Notre-Dame de Paris, qui épanchent une maîtrise à l’orée d’une prometteuse carrière.
La soprano María Lueiro García, l’alto Floriane Hasler, les ténors Andrés Agudelo et Jesús Rodil Rodríguez, ainsi que la basse Andrés Prunell Vulcano, conjuguent leurs participations en formations diversifiées, allant du solo avec écho en répons en fond de transept, à des polyphonies à quatre ou cinq voix. Avec le soutien de l’orgue positif d’Yves Castagnet et de percussions à la charge de Raphaël Mas.
Des motets religieux de Tomás Luis de Victoria, Cristóbal de Morales et Francisco Guerrero tiennent compagnie à des ensaladas, au caractère de cantates profanes, de Mateo Flecha. Ils sont transmis avec sensibilité, dans de prenantes volutes vocales suspendues aux voûtes résonnantes de la cathédrale. L’appoint des percussions, tambour de basque et caisse à main, traduits d’un touché délicat et parcellaire, s’il apporte une diversité de couleurs, n’en surgit pas moins de façon quelque peu incongrue, musicologiquement (le syndrome Jordi Savall !) comme acoustiquement. Avec une tendance malencontreuse à couvrir les voix lors de ses brèves ponctuations. Reproche qui ne saurait être adressé au jeu d’orgue discret autant qu’efficacement en situation.
À noter, chez ces jeunes chanteurs venus de différents horizons, depuis les Amériques hispaniques à l’Espagne et la France, mais tous officiant à Paris, quelques petites inconvenances linguistiques pour les textes chantés. Les parties en espagnol ancien, dont par exemple le son guttural de la jota n’existait pas au XVIe siècle, se transmutent prononcées en espagnol moderne. Avec parfois quelques tentatives isolées de revenir à une prononciation d’époque, plus en phase avec ces musiques et leur sonorité diaphane, toutefois contrecarrées par d’autres versions phonétiques actuelles. Petit détail, qui ne saurait remettre en cause l’attrait d’un moment musical de choix.
Pierre-René Serna
Paris, Cathérale Notre-Dame, 7 février 2017.
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