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Nancy - Compte-rendu - Nancy fête Stanislas. Pygmalion de Rameau et Le Triomphe de l’Humanité de Seurat
« Obéissons à la voix de la gloire
chantons, chantons Stanislas et Louis
inscrivons-les au Temple de mémoire
Célébrons les par nos jeux et nos ris »
Ainsi se termine la cantate Le Triomphe de l’Humanité de Claude Seurat donnée le 26 novembre 1725 à la comédie de Nancy pour l’inauguration de la place Stanislas. L’Opéra de Nancy et de Lorraine fête les deux cent cinquante ans de la place Stanislas, et pour son ouverture de saison donne à entendre cette cantate couplée au Pygmalion de Jean-Philippe Rameau, dans une scénographie de Karole Armitage, avec le concours du CCN-Ballet de Lorraine, ainsi que le concours du Chœur et de l’Orchestre du Concert Spirituel sous la direction de son chef Hervé Niquet.
Dans de superbes décors de David Salle et Clifton Taylor (immense rideau de perles), la chorégraphie de Karole Armitage fait merveille. Mélange de modernité et de baroque, les chanteurs réunis pour cette production ont fourni un spectaculaire travail et se mêlent agréablement à l’ensemble des danseurs.
La cantate de Seurat qui ouvre le spectacle, permet d’entendre Magali Léger dans Minerve pleine de grâce et de poésie, secondée en cela par la merveilleuse Gloire de Cassandre Berthon, diction impeccable des deux dames, et mimiques réjouissantes, on s’amuse tant sur scène que dans la salle.
Pygmalion, dont la vocalité n’est pas des plus facile, n'égale pas cette réussite initiale. Tous les chanteurs nous livrent en effet un sabir incompréhensible, quand ils ne sont pas inaudibles - les surtitres n’auraient pas été de trop Le pire est le Pygmalion du ténor Cyril Auvity. Nous voulons bien croire à une méforme passagère, mais je pense que ce chanteur manque de projection, et la voix est insuffisante pour passer la rampe, dommage car le comédien est adroit et fort agréable de surcroît.
Magali Léger qui interprète l’Amour, et Cassandre Berthon La Statue, étonnent encore plus. Autant ces deux dames nous ont gratifiées d’une diction impeccable dans la cantate, autant elles sont incompréhensibles dans Pygmalion. Mystère… Malheureusement la Céphise de Valérie Gabail est de la même eau.
Les chœurs et l’orchestre du Concert Spirituel sont comme toujours impeccables, uniformité des cordes, homogénéité des vents, flûtes, bassons, hautbois sonnent merveilleusement, et savent créer un climat champêtre, qui sied admirablement à l’œuvre. On aurait souhaité un peu plus de nervosité et de punch à tout cela. Mais n’est-ce pas le point faible d’Hervé Niquet ?
Bernard Niedda
Nancy le 19 décembre
Photo: DR
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