L’orchestre symphonique et lyrique de Nancy, sous la direction de son chef Sébastian Lang-Lessing, vient de débuter sa saison avec un hommage à Joseph-Guy Ropartz. Hommage mérité, d’autant que le compositeur breton fut nommé directeur du conservatoire de Nancy en septembre 1894 à l’instigation de Vincent D’Indy, qu’il y demeura 25 années et, de plus, fut l’instigateur de saisons symphoniques fort appréciées au court desquelles il créa le Poème de Chausson dans cette même salle Poirel où officie Sébastian Lang-Lessing, à la tête de son orchestre.

La 1ere symphonie en la mineur (sur un choral breton), dédié à Henri Duparc, sonne majestueusement, avec des cordes soyeuses, ainsi que des cuivres incisifs et d’une justesse irréprochable. L’influence de Fauré et de D’Indy se fait largement entendre dans les deux premiers mouvements, avec deux magnifiques solos de violoncelle et de trompette. Le troisième mouvement marmoréen nous dépeint à merveille un paysage breton balayé par les éléments déchaînés.

La deuxième partie de ce concert inaugural nous donnait à entendre la 4eme symphonie en ut majeur (1904). Elle est composée de quatre mouvements qui s’enchaînent avec un souci architectural, ainsi qu’une complexité d’écriture à la manière « Franckiste ». Le geste puissant de maître Lang-Lessing fait merveille dans cette dimension cycliste où le modernisme rigoureux de Ropartz lui permet de se montrer le plus spontanément lui-même. La petite harmonie largement sollicité sonne avec une clarté qui fait plaisir à entendre, d’autant que depuis plusieurs années le répertoire programmé par Sébastian Lang-lessing pouvait laisser présager un son et une épaisseur toute germanique. C’est avec plaisir que l’on retrouve un orchestre qui sonne à la Française, et Dieu sait que cela est important dans ce répertoire. Un orchestre qui évolue d’année en année, et dans le bon sens.

C’est donc un cycle complet que nous donnera à la tête de son orchestre Sébastian Lang-Lessing : Les 5ème et 6ème symphonies de Ropartz seront données le 3 octobre, la seconde en juin. Un bonheur ne venant jamais seul, ces concerts sont enregistrés en public, un coffret de trois CD’s paraîtra chez Timpani en octobre 2005. A suivre donc.

Nancy, Salle Poirel le 24 septembre 2004.

Bernard Niedda

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