C’est lors de la Folle Journée nantaise que la Chambre Philharmonique a émis ses premiers balbutiements. La formation d’une quarantaine de musiciens jouant sur instruments d’époque, créée et dirigée par Emmanuel Krivine (photo ci-contre), s’est fait entendre dans le Concerto pour violoncelle de Schumann avec Christophe Coin et la Symphonie Italienne de Mendelssohn.

Si la bienveillance est de mise pour accueillir une nouvelle formation, les premiers pas tant attendus invitent à la circonspection. Côté cordes, les attaques vaporeuses n’amènent pas la « chair » attendue dans Schumann. L’ensemble manque de corps, d’assise et surtout de cohésion : compréhensible pour un tout jeune orchestre mais difficilement acceptable à ce niveau. Les plus belles sonorités viennent des vents, dont les couleurs surprennent dans Mendelssohn. La Symphonie Italienne, excellent test pour un orchestre, sera lancée à corps perdu, révélant des travers en matière de précision, de jeu d’ensemble, de fusion des timbres. Des tournées sont prévues en octobre 2004 et au cours de 2005, laissons-leur un peu de temps…

Nicolas Baron

Folle Journée de Nantes, le 1er février 2004.

Photo : DR