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« Nocturne », nouvelle création de La Tempête – Rituel imaginaire
Née en 2015 de la réunion du chœur Luce del Canto et de l’ensemble Europa Barocca, sous la direction de Simon-Pierre Bestion (photo), la Compagnie La Tempête a d’emblée su faire entendre une voix originale dans le paysage musical en conjuguant la plus grande exigence musicale avec une approche renouvelée du concert dans laquelle le mouvement – mise en scène, danse – joue un rôle clef. « The Tempest », d’après Shakespeare en a été la première expression, mêlant des pages Purcell, Franck Martin, Locke, Philippe Hersant, etc. – un bel album paru chez Alpha en garde la trace.
Sachons gré à Simon-Pierre Bestion de s’être souvenu que 2015 marque le centenaire de la composition des Vêpres de Serge Rachmaninov. Un chef-d’œuvre de la musique chorale sacrée à partir duquel le jeune chef à imaginé un nouveau spectacle : « Nocturne ». Comme souvent dans les projets de La Tempête, des musique de différentes époques dialoguent. Cette fois, S.-P. Bestion a mis en regard Rachmaninov et Sofia Gubaidulina dont le vaste Cantique du Soleil (1997) ( pour chœur, violoncelle et percussions) figure au cœur de « Nocturne ».
« On trouve beaucoup d’influences de la musique populaire, du mysticisme orthodoxe russe, beaucoup de références aux sonorités des cloches dans ce Cantique », souligne le chef. Autant dire que la partition est excellente compagnie à côté des Vêpres. De celles-ci, S.P. Bestion n’a pas souhaité donner l’intégralité. Il a retenu onze des quinze numéros et a « recomposé un ordre avec l’idée de suivre une veillée nocturne orthodoxe : vêpres, vigiles, complies, matines, laudes. » Pour ce rituel imaginaire, la scène est disposée au milieu public et les chanteurs sont amenés à se déplacer durant le concert.
Simon-Pierre Bestion © DR
24 chanteurs, Juliette Salmona au violoncelle, Guy-Loup Boisneau et William Mège aux percussions : on est impatient de découvrir « Nocturne » en création le 10 juin à Paris ( Saint-Louis en L’île). Si vous n’avez pas la possibilité d’y assister, notez toutefois qu’il sera plusieurs fois repris dans les semaines et les mois qui viennent (Flâneries de Reims le 30/06, Traversées de l’Abbaye de Noirlac le 16/07, Festival de Saint-Malo le 14/08, Festival des Heures des Bernardins le 19/11).
En parallèle, Le Tempête continue de proposer de singulières les Vêpres de Monteverdi, un spectacle déjà très applaudi, que l’on retrouve cet été au Festival de Saintes (14/07), à Sinfonia en Périgord (27/08) et, à la rentrée, au Festival d’Île-de-France (10/09 à Larchant).
Enfin, les mélomanes et cinéphiles feront leur miel de « 2001, L’Odyssée de la Voix », programme dans lequel des pages d’Allegri, Purcell, Mahler ou Ligeti popularisées par le cinéma sont réunies, reliées par des transitions confiées au compositeur électronique Abel Rorbach.
Alain Cochard
« Nocturne » (création)
La Tempête, dir. Simon-Pierre Bestion
Œuvres de Rachmaninov et Gubaiulina
10 juin – 21h
Paris – Eglise Saint-Louis en l’Île
www.compagnielatempete.com
Voir la vidéo : www.youtube.com/watch?v=BJ4QTHMCe6M
Photo © Yanis Hamnane
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