Dans la fosse de l'Opéra Bastille (du 24 septembre au 20 octobre) pour huit représentations de Cardillac de Hindemith, Kent Nagano donne le coup d'envoi de la saison symphonique de l'Opéra National de Paris ce mercredi.

Rusalka, Cosi fan Tutte et dans peu de temps Cardillac et La Bohème : la saison est déjà bien engagée à l' Opéra de Paris. L'heure est venue de démarrer la saison symphonique et c'est à Kent Nagano que revient assez logiquement cette tâche dans la mesure où l'on retrouve le chef américain dès samedi dans Cardillac de Hindemith.

En prélude symphonique à ce rare ouvrage de la musique allemande des années 1920, Nagano demeure dans le répertoire germanique avec un programme contrasté où des pages fameuses côtoient une rareté - un opus de Hindemith d'ailleurs.
Nul n'est besoin de présenter les sombres Métamorphoses pour cordes de Richard Strauss, datées de 1945, pas plus que la lumineuse Symphonie n°4 de Gustav Mahler dont le céleste mouvement conclusif est ici confié à la voix Mireille Delunsch.

Entre ces deux œuvres phares du répertoire, la soprano sera également l'interprète de quatre des Marienlieder, op 27 de Paul Hindemith. De ce vaste cycle de quinze lieder dans la version originale avec piano (1922-23, remaniée en 1936-1946), l'auteur orchestra six numéros. Les nos 1 "La Naissance de Marie", 7 "La Naissance du Christ", 10 "Avant la passion" et 15 "Sur la mort de Marie III"ont été retenus et donnent l'occasion aux mélomanes parisiens d'entrer en contact avec quelques aspects de la réalisation la plus importante de Hindemith dans le domaine du lied.

Avec Kent Nagano débute une série de sept concerts qui permettront de retrouver par la suite Oliver Knussen (22 nov./Garnier), Georges Prêtre (31 décembre/Garnier) Jiri Belohlavek (8 fév./Bastille), Esa-Pekka Salonen (6 avril/Bastille), Mark Minkowski (13 avril/Bastille) et, enfin, Sylvain Cambreling (17 mai/Garnier).

Alain Cochard

Orchestre National de l'Opéra de Paris. Kent Nagano / Mireille Delunsch. Le 21 septembre 2005 à 20h.

Photo : dpa