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Paris - Compte-rendu - Ilya Petrov, un talent prometteur
Dans le paysage des concerts parisiens, les récitals du jeudi à 12h30 à l’Auditorium du Louvre constituent la plupart du temps un bain de jouvence. La venue du pianiste ukrainien Ilya Petrov (23 ans) fait figure de révélation. Carrure d’athlète, il n’hésite pas à aborder le grand répertoire avec rigueur, tempérament et sensibilité. Son jeu ne se contente pas de suggérer mais éclate d’une santé robuste et d’une densité qui n’exclut jamais le rêve.
D’entrée, il aborde sans ciller la 1ère Partita en si bémol majeur BWV 825 de Bach avec une économie de moyens (dosage très subtil de la pédale et legato éloigné des pratiques mécaniques de certains broyeurs d’ivoire). La Troisième Sonate op 2 n°3 de Beethoven n’est pas à la portée de tous les doigts ; construite avec intelligence, il ne lui manque qu’un soupçon de respiration qui viendra avec le temps. Les Feux Follets de Liszt extraits des 12 Etudes d’exécution transcendante n’offrent pas matière à démonstration pour le jeune interprète : la technique est toujours présente, mais au profit de la transparence et de la finesse.
Pour conclure, les œuvres du compositeur ukrainien Nikolai Kapustin (né en 1937) permettent un intermède plus détendu (Sonatine op 100, Neuvième Bagatelle op 59, Motive force op 45) proche de l’esprit du ragtime et enlevé, avec un élan contagieux. En bis, plutôt que d’épater le bourgeois, Ilya Petrov préfère revenir à la Sarabande de la Partita de Bach comme aurait pu le faire, en grand musicien, l’un de ses aînés. Il faudra prêter attention à l’évolution de cet artiste qui, incontestablement, à quelque chose à dire.
Michel Le Naour
Paris, Auditorium du Louvre, 15 janvier 2009
Photo : DR
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