Journal
Paris - Compte-rendu : l’Orfeo de Monteverdi par Philip Pickett, a minima
Philip Pickett (photo ci-contre) est un habitué de l’Orfeo monteverdien : sa gravure de l’œuvre pour L’Oiseau-Lyre (1992 déjà) avait fait grincer quelques dents. Treize ans plus tard le flûtiste n’a pas revu sa copie : direction impavide, peu soucieuse de lyrisme, ornementation minimaliste, bref une économie qui si elle a l’avantage de ne pas surcharger le texte finit par passer à coté du drame.
Il faut avouer que la mise en espace quasi janséniste de Jonathan Miller, peu inspirée, n’aidait pas cette lecture assez grise, dépareillées par d’incessants problèmes de justesse, non chez les instrumentistes, mais chez les chanteurs : l’Euridyce de Revital Raviv, le Charon de Simon Grant n’ont jamais trouvé leurs marques. Même Mark Tucker, Orfeo ardent mais à la vocalise trop mécanique dans Possente spirto, souffrait de quelques incertitudes qui ne suffirent pas à gâcher son incarnation plus dramatique qu’à l’accoutumée. Belle messagère de Julia Gooding, une Musica fruitée – et presque au terme de sa grossesse – Joanne Lunn qu’il faut garder en mémoire. Pluton désarmant de sens pratique de Michael George.
La palme revenait certainement à l’Apollon d’Andrew King, dont le ténor brillant était également omniprésent dans les madrigaux des bergers. Attendons la production de l’Opéra de Lille et espérons d’Emmanuelle Haim une lecture plus enthousiasmante que cette morne représentation. Jean-Charles Hoffelé
Monteverdi, L’Orfeo, Cité de la Musique, Paris, le 25 septembre 2005
Programme détaillé de la Cité de la musique
Photo : DR
Derniers articles
-
21 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
19 Décembre 2024Jacqueline THUILLEUX
-
17 Décembre 2024Alain COCHARD