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Paris - Compte-rendu - Tugan Sokhiev en majesté


Chaque apparition du chef ossète Tugan Sokhiev à la tête de son Orchestre National du Capitole de Toulouse procure une sensation d’aboutissement. A 31 ans, ce disciple de Valéry Gergiev à Saint-Pétersbourg manifeste avec une évidence tout à fait convaincante un art de la direction où la liberté n’est jamais contrariée par la rigueur.

En témoigne son dernier concert Salle Pleyel consacré à Prokofiev (Alexandre Nevski et des extraits des Suites n°1 et 2 de Roméo et Juliette). La clarté du geste, un sens de l’équilibre mais aussi un enthousiasme mesuré prévalent dans une conception d’ensemble puissante et épique (« Bataille sur la glace »), même si l’acoustique de la salle tend à écraser quelque peu l’effet recherché. Les interventions du remarquable chœur basque Orfeón Donostiarra dans les scènes de foule, comme celle de la mezzo-soprano russe Larissa Diadkova, ombre fantomatique dans le « Champ des morts » en hommage aux soldats russes tombés au combat, contribuent à la réussite de cette interprétation de la Cantate composée en 1939 d’après la musique du film éponyme d’Eisenstein.

La tension portée à son comble dans les Suites symphoniques du ballet Roméo et Juliette (en particulier pour « La Mort de Tybalt »), la poésie et le lyrisme, envoûtent tel ce philtre fatal aux amants de la tragédie de Shakespeare. Les musiciens de l’Orchestre du Capitole adhèrent comme un seul homme à cette vision enlevée, portée par le dynamisme et l’élan de Sokhiev. En bis, la Marche de L’Amour des Trois Oranges de Prokofiev ainsi que l’extrait entêtant du Casse-Noisette de Tchaïkovski sont une véritable cerise sur ce royal gâteau offert au public parisien.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 20 mars 2009

> Programme détaillé de la Salle Pleyel

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> Voir une vidéo de Tugan Sokhiev en répétition avec l'Orchestre National du Capitole de Toulouse :



Photo : DR

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