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Paris - Compte-rendu : Une tentation irrésistible. Flaubert relu par Bob Wilson et Bernice Johnson Reagon
Belle initiative de laisser Garnier investi par la troupe de Bernice Johnson Reagon : ses chanteurs de Géorgie transportent, intact, l’esprit du vrai gospel, on plonge dans les racines de l’art mississipien, que les arrangements de sa fille, Toshi Regaon, modernisent sans les trahir.
Dés l’entrée de la troupe par la salle, en une procession portant de mystérieux oiseaux, la magie opère, et le propos dramatique du spectacle en devient presque secondaire, même si il donne l’occasion de quelques numéros étourdissants (le bazar des croyants). L’énergie des laudes se télescope avec les réflexions plus « bluesies » de Saint Antoine incarné par l’organe tonitruant de Carl Hancock Rux, les variations d’éclairages de Robert Wilson se marient avec les costumes contrastés, même ses choix arbitraires n’entravent pas la gestique naturelle du groupe, et la tentation en elle même (sculptural Adonis de Leonard Wooldridge) est particulièrement réussie.
Un spectacle décoiffant et une belle initiative de l’Opéra de Paris pour ouvrir sa série Frontière dont l’autre événement prévisible sera, en Avril 2006, le Jakob Lenz de Rhim.
Jean-Charles Hoffelé
La Tentation de Saint Antoine, Palais Garnier, le 27 novembre 2005, puis les 3, 4, 5, 12, 13, 14, 15 et 16 décembre..
Photo : DR / Opéra national de Paris
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