Le nom de Patrick Oliva ne vous est peut-être pas connu, et pourtant, si vous aimez la musique baroque, vous l’avez tous déjà entendu un jour ou l’autre. Ce remarquable violoniste, disciple de Florence Malgoire et François Fernandez prend part en effet de manière très régulière à des ensembles aussi réputés que Les Arts Florissants, Les Talens lyriques, Les Paladins ou Le Caravansérail.
Jamais encore son talent n’avait eu l’occasion de s’exprimer en solo dans un studio d’enregistrement. C’est désormais fait – et rudement bien !  – avec l’intégrale des Fantaisies pour violon seul TWV 40:14-25 de Georg Philipp Telemann (1 CD Triton) (1). Un recueil de douze brefs ouvrages que le musicien allemand publia à Hambourg au mitan des années 1730 – une décennie et demie après que son collègue et grand ami Johann Sebastian Bach eut livré ses fameuses Sonates et Partitas.
 

Douze Fantaisies mais nulle uniformité dans un ensemble où Telemann se renouvelle constamment, tant du point de vue formel que celui des caractères, avec l’humanité et la simplicité qu’on lui connaît. «Parfois, au détour d’une ligne musicale épurée à l’extrême, ces pièces nous conduisent sur une voie plus spirituelle, avant de nous ramener à la terre par une danse populaire ou un trait d’humour », remarque l’interprète : on ne saurait mieux traduire la nature d’une inspiration recueillie ou joviale, méditative ou rythmée, rigoureusement conduite ou infiniment plus libre et inattendue (ce Prélude improvisé en conclusion de la 8e Fantaisie).
Face à pareille variété, la simplicité, le naturel, le plaisir évident de Patrick Oliva séduisent avec une richesse de sonorité, une fermeté du trait, un art de l’ornementation et, surtout, un je-ne-sais-quoi de continûment émerveillé qui distinguent un enregistrement dédié à la mémoire de Florence Malgoire.
 
Trois concerts en solo accompagnent la sortie du disque : à Sampigny-lès-Maranges le 24 mars (71150, La Turbine), à Paris le 27 mars (Temple du Foyer de l’Âme - 75011) et, après que le violoniste aura participé à la Médée des Arts Florissants au Palais Garnier et au Teatro Real de Madrid, à Ecouché-les-Vallées le 27 avril (61150, église de La Courbe).