Assister à un concert de Paul Badura-Skoda constitue toujours un moment festif. Son récital au Musée Jacquemart-André, donné dans l’intimité du Salon de musique n’a pas dérogé à la règle. Dès son entrée en scène, le pianiste autrichien entretient, par la bonhomie et l’empathie qu’il dégage, un sentiment de plaisir partagé.
 
La Partita n° 1 BWV 825 de J-S. Bach possède, sous ses doigts, une émotion et une énergie dans la droite ligne des interprétations d’Edwin Fischer dont Badura-Skoda est le disciple le plus proche. Avec les 6 Valses D 365 de Schubert, la palpitation viennoise et l’art subtil de la pulsation retrouvent un naturel et une liberté inimitables. Grâce, élégance, poésie caractérisent ce jeu en suspension.
 
Dans les deux Mazurkas et la Barcarolle de Chopin, l’interprète se montre à la fois rigoureux dans le respect de la partition et d’une totale liberté dans l’exécution. Cinq bis généreux, dont une Valse “Minute“ ludique et contagieuse, transportent le public.
86 ans… Le temps qui passe semble ne pas avoir de prise sur un musicien héritier d’une longue tradition et animé par la passion.
 
 
Michel Le Naour
 
Paris, Musée Jacquemart-André, 1^er février 2014

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